Page 27 - J

Basic HTML Version

La plénitude des temps
23
“Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils.”
La Providence avait dirigé les mouvements des nations, les vagues
des impulsions et des influences humaines, si bien que le monde
était mûr pour l’apparition du Libérateur. Les nations se trouvaient
réunies sous un même gouvernement. Une langue unique était lar-
gement répandue et généralement adoptée comme langue littéraire.
De tous les pays, les Juifs dispersés se rassemblaient à Jérusalem
à l’occasion des fêtes annuelles. De retour chez eux, il leur serait
facile de répandre, à travers le monde, la nouvelle de la venue du
Messie.
A cette époque les religions païennes perdaient de leur ascendant
sur le peuple. On était las de spectacles et de fables. On soupirait
après une religion capable de satisfaire les besoins du cœur. Et,
quoique la lumière de la vérité paraissait s’être éloignée de l’huma-
nité, il y avait cependant des âmes assoiffées de certitude, oppressées
par l’angoisse et la douleur, des âmes qui, ardemment, désiraient le
Dieu vivant et l’assurance d’une vie au-delà du tombeau.
La foi s’était affaiblie chez les Juifs, qui s’étaient éloignés de
Dieu, et l’espérance avait cessé presque complètement d’illumi-
ner l’avenir. On ne comprenait plus les paroles des prophètes. Les
masses voyaient, dans la mort, un redoutable mystère et n’aperce-
vaient, au-delà, que doute et obscurité. Les plaintes des mères de
Bethléhem n’avaient pas seules, à travers les siècles, frappé l’oreille
du prophète ; mais aussi le cri poignant de l’humanité tout entière :
“Une clameur s’est fait entendre à Rama, des pleurs et beaucoup de
lamentations. C’est Rachel qui pleure ses enfants ; elle n’a pas voulu
être consolée, parce qu’ils ne sont plus
Les hommes, assis sans consolation au “pays de l’ombre de
la mort”, leurs regards chargés malgré tout d’espoir, attendaient la
venue du Libérateur qui devait dissiper les ténèbres et révéler le
secret de l’avenir.
[25]
Des maîtres inspirés, avides de vérité, quoique n’appartenant pas
à la nation juive, avaient annoncé l’apparition d’un instructeur divin.
Ils s’étaient levés, l’un après l’autre, comme des étoiles dans un ciel
obscur et leurs paroles prophétiques avaient allumé l’espérance dans
le cœur de milliers de païens.
4.
Matthieu 2 :18
.