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Jésus-Christ
l’auteur, s’était maintenant introduite dans la religion juive. Partout
où elle s’établit, elle renverse les digues qui s’opposent à l’envahis-
sement du péché.
Le message du salut est communiqué aux hommes par des ins-
truments humains. Mais les Juifs avaient tenté de monopoliser à leur
profit la vérité qui assure la vie éternelle. Ils avaient amassé et mis en
réserve la manne vivante, qui s’était corrompue. La religion dont ils
avaient voulu s’accaparer était devenue malfaisante. Ils dérobèrent à
Dieu sa gloire et frustrèrent le monde en lui offrant une contrefaçon
de l’Evangile. Ayant refusé de se livrer à Dieu pour sauver le monde,
ils devinrent des instruments de Satan pour le détruire.
Le peuple dont Dieu voulait faire la colonne et l’appui de la vérité
avait fini par représenter Satan. Se conformant au désir de celui-ci,
par sa conduite il présentait le caractère de Dieu sous un faux jour, et
donnait l’impression que Dieu est un tyran. Les prêtres eux-mêmes,
qui officiaient dans le temple, avaient perdu de vue la signification
du service qu’ils accomplissaient. Ils avaient cessé de voir, au-delà
du symbole, l’objet signifié. En offrant les sacrifices ils jouaient la
comédie. Les ordonnances établies par Dieu furent transformées
en moyens d’aveugler les esprits et d’endurcir les cœurs. Dieu ne
pouvait plus agir en faveur des hommes par leur intermédiaire. Tout
cela devait être balayé.
La duperie du péché avait atteint son comble. Tous les moyens
susceptibles de pervertir les âmes humaines étaient à l’œuvre. Le
Fils de Dieu, en contemplant le monde, ne voyait que souffrance et
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misère. Sa pitié fut émue, car il vit avec quelle cruauté Satan traitait
ses victimes. Il considéra avec compassion ceux que l’on corrompait,
assassinait et perdait. Le chef que les hommes s’étaient donné les
enchaînait à son char comme des captifs. Egarés et trompés, ils
s’avançaient en une triste procession vers une ruine éternelle — vers
une mort sans espoir de retour à la vie, vers une nuit que ne suivrait
aucun matin. Des agents de Satan s’emparaient de corps humains.
Ces corps, destinés à être des habitations de Dieu, étaient envahis par
des démons. Les sens, les nerfs, les facultés, les organes des hommes
étaient employés par des puissances surnaturelles pour satisfaire les
passions les plus viles. Des visages humains portaient l’empreinte
des démons. Ils reflétaient les sentiments des légions du mal qui