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L’attouchement de la foi
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d’indignation. Ils se moquèrent de lui, car ils avaient vu l’enfant
expirer. Jésus, les ayant alors fait sortir tous, prit avec lui le père et
la mère de la jeune fille et trois de ses disciples, Pierre, Jacques et
Jean, et, ensemble, ils entrèrent dans la chambre mortuaire.
S’étant approché du lit, Jésus saisit l’enfant par la main, et pro-
nonça avec douceur ces mots, dans la langue qui lui était familière :
“Jeune fille, lève-toi, je te le dis.”
A l’instant, un tremblement parcourut tous les membres de la
petite fille. Le cœur battit à nouveau. Elle ouvrit ses yeux tout grands
comme si elle se fût réveillée d’un sommeil, et souriante regarda
avec étonnement ceux qui l’entouraient. Elle se leva, et ses parents,
pleurant de joie, la serrèrent dans leurs bras.
En se rendant à la maison du chef, Jésus avait croisé, dans la
foule, une pauvre femme qui, depuis douze ans, souffrait d’une mala-
die assombrissant sa vie. Elle avait dépensé tout ce qu’elle possédait
à payer des médecins et des remèdes ; son mal était incurable. Ses
espérances se ranimèrent quand elle entendit parler des guérisons
accomplies par Jésus. Faible et souffrante, mais sûre d’obtenir la
délivrance si seulement elle pouvait arriver jusqu’à lui, elle vint au
bord de la mer, à l’endroit où il enseignait, cherchant, mais en vain,
à se frayer un passage à travers la foule. Elle le suivit jusqu’à la
maison de Lévi-Matthieu, sans pouvoir encore l’atteindre et elle
commençait de désespérer, lorsqu’il passa près d’elle.
L’occasion précieuse est là. La malade se trouve en présence du
grand Médecin ! Cependant, au milieu de la confusion, elle ne peut
lui parler ; c’est à peine si elle l’entrevoit au passage. Craignant de
perdre sa seule chance de guérison, elle s’avance, se disant à elle-
même : “Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie.”
Enfin, elle réussit à effleurer le bord de sa robe. A l’instant même
elle se sent guérie. Dans cet attouchement elle venait de concentrer
toute la foi de sa vie : instantanément, la douleur et la faiblesse ont
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fait place à la vigueur d’une santé parfaite.
Le cœur reconnaissant, elle veut s’éloigner ; mais, soudain, Jésus
s’arrête, et le peuple avec lui. Il se retourne et, jetant un regard autour
de lui, il demande assez distinctement pour être bien entendu : “Qui
m’a touché ?” Cette question provoque l’étonnement de la foule,
Jésus étant pressé de tous côtés.