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du Messie, et que le royaume du Christ va être établi sur la terre. Ils
sont prêts à bannir, pour toujours, le souvenir de leur crainte et de
leur déception. Ils désirent rester là où la gloire de Dieu se manifesta.
Pierre s’écrie : “Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le
veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et
une pour Elie.” Les disciples s’imaginent que Moïse et Elie ont été
envoyés pour protéger leur Maître et pour établir son autorité royale.
Cependant la croix doit précéder la couronne. Ce n’est pas le
couronnement du Christ, c’est sa mort prochaine, à Jérusalem, qui
est le sujet de leur entretien avec Jésus. Dans la faiblesse de l’huma-
nité, portant le fardeau de la douleur et du péché, Jésus avait marché
seul parmi les hommes. Voyant approcher les ténèbres de l’épreuve,
il éprouvait une grande solitude dans un monde qui ne le connaissait
pas. Même ses disciples bien-aimés, absorbés par leurs doutes, leurs
douleurs et leurs ambitions, n’avaient pas compris le mystère de sa
mission. Après avoir vécu dans l’amour et dans la communion du
ciel, il se trouvait isolé au sein du monde qu’il avait créé. Maintenant
le ciel avait envoyé à Jésus ses messagers ; non pas des anges, mais
des hommes ayant enduré la souffrance et l’affliction, capables, par
conséquent, de sympathiser avec le Sauveur dans l’épreuve de sa vie
terrestre. Moïse et Elie avaient été les collaborateurs du Christ. Ils
avaient partagé son désir de travailler au salut des hommes. Moïse
avait intercédé ainsi en faveur d’Israël : “Pardonne cependant leur
péché ; sinon, efface-moi du livre que tu as écrit
” Elie avait connu
lui aussi la solitude morale, alors que pendant trois ans et demi de
famine, objet de la haine de sa nation, il avait partagé son malheur.
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Il s’était tenu seul, pour Dieu, sur le mont Carmel. Seul, angoissé,
désespéré, il s’était enfui au désert. Ces hommes, choisis de préfé-
rence aux anges qui entourent le trône, s’entretenaient avec Jésus au
sujet de ses souffrances, et le réconfortaient en lui donnant l’assu-
rance que les sympathies du ciel lui étaient acquises. L’espérance du
monde, le salut de tout être humain : tel était l’objet de leur entretien.
Pour s’être laissé gagner par le sommeil, les disciples n’enten-
dirent qu’une faible partie des paroles échangées entre le Christ et
les messagers célestes. Pour avoir négligé de veiller et de prier, ils
ne purent recueillir ce que Dieu s’était proposé de leur accorder : la
6.
Exode 32 :32
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