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Ministère
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Jésus jeta un regard sur la foule intimidée, sur les scribes er-
goteurs, sur les disciples angoissés. Il vit l’incrédulité dans tous
les cœurs, et s’écria, d’une voix pleine de tristesse : “Race incré-
dule, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand vous
supporterai-je ?” Puis il ajouta, se tournant vers le père en détresse :
“Amenez-le moi.”
Le jeune homme lui fut amené et, quand les yeux du Sauveur
se posèrent sur lui, le mauvais esprit le jeta à terre, dans d’affreuses
convulsions. Il se roulait en écumant et déchirait l’air de cris qui
n’avaient rien d’humain.
Une fois de plus le Prince de la vie et le prince de la puissance
des ténèbres s’étaient rencontrés sur le champ de bataille, — le
Christ pour accomplir sa mission consistant à “proclamer aux captifs
la délivrance,... pour renvoyer libres les opprimés
, Satan pour
retenir la victime en son pouvoir. Des anges de lumière ainsi qu’une
armée de mauvais anges, s’approchaient, invisibles, pour assister à
la lutte. Jésus permit que le mauvais esprit manifestât un instant sa
puissance, afin que les personnes présentes pussent comprendre la
délivrance qui allait se produire.
La foule, retenant son souffle, regardait. Le cœur du père était
partagé entre l’espérance et la crainte. Jésus demanda : “Combien
y a-t-il de temps que cela lui arrive ?” Le père raconta les longues
années de souffrances, puis, comme n’y pouvant tenir plus long-
temps, il supplia : “Si tu peux quelque chose, viens à notre secours,
aie compassion de nous.” “Si tu peux...” Encore, à ce moment, le
père doutait de la puissance du Christ.
Jésus répondit : “Tout est possible à celui qui croit.” Pour ce qui
est du Christ, la puissance ne lui fait pas défaut ; la guérison dépend
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de la foi du père. Dans un flot de larmes, avec le sentiment de sa
faiblesse, le père implore la miséricorde du Christ par ce cri : “Je
crois ! viens au secours de mon incrédulité !”
Jésus, se tournant vers l’être souffrant, lui dit : “Esprit muet et
sourd, je te le commande, sors de cet enfant et n’y rentre plus.” Il y
a un cri, une lutte violente. En s’échappant, le démon paraît vouloir
arracher la vie à sa victime. Puis l’enfant reste immobile, anéanti.
On murmure parmi la foule : “Il est mort.” Mais Jésus, l’ayant pris
1.
Luc 4 :18
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