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Jésus-Christ
fournissaient un prétexte à ceux qui l’accusaient de vouloir renverser
le service du temple. Ses ennemis apercevaient enfin l’occasion de
le discréditer. Ils trouvèrent un allié empressé dans le percepteur
d’impôts.
La question du percepteur donnait à entendre que le Christ man-
quait de loyauté à l’égard du temple ; Pierre ne resta pas indifférent :
plein de zèle pour l’honneur de son Maître, il se hâta de répondre,
sans consultation préalable avec Jésus, que le tribut serait payé.
Pierre, cependant, ne comprenait pas parfaitement l’intention de
l’interrogateur. Certaines catégories de personnes étaient exemptées
du paiement de ce tribut. Lorsque, au temps de Moïse, les Lévites
avaient été mis à part pour le service du sanctuaire, ils n’avaient
pas reçu un héritage comme les autres tribus. “Lévi n’a reçu ni part
ni héritage avec ses frères ; c’est l’Eternel qui est son héritage
Au temps du Christ les prêtres et les Lévites, toujours considérés
comme affectés au service du temple, n’étaient pas tenus de payer
cette contribution annuelle. Les prophètes étaient aussi exempts
de ce paiement. Exiger ce tribut de Jésus, c’était ne tenir aucun
compte de ses droits de prophète et de docteur et le traiter comme
une personne ordinaire. S’il refusait de payer le tribut il passait pour
déloyal à l’égard du temple ; en revanche, s’il le payait, il paraissait
donner raison à ceux qui lui déniaient le titre de prophète.
Peu de temps auparavant, Pierre avait reconnu Jésus comme
le Fils de Dieu ; maintenant il manquait l’occasion de mettre en
lumière le caractère de son Maître. Sa réponse au percepteur —
Jésus paierait l’impôt — paraissait confirmer l’idée que prêtres et
chefs s’efforçaient de propager au sujet de Jésus.
Sans faire la moindre allusion à ce qui venait de se passer, Jésus
demanda à Pierre, après qu’il le vit entré dans la maison : “Qu’en
penses-tu, Simon ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des
tributs ou un impôt : de leurs fils ou des étrangers ?” Pierre répondit :
“Des étrangers.” Jésus dit alors : “Les fils en sont donc exempts.”
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Les habitants d’un pays sont taxés pour l’entretien de leur roi, mais
les enfants du monarque sont exempts. Israël, qui faisait profession
d’être le peuple de Dieu, était tenu de pourvoir à son service ; Jésus,
le Fils de Dieu, n’était pas soumis à cette obligation. Si les prêtres et
1.
Deutéronome 10 :9
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