Page 415 - J

Basic HTML Version

A la fête des tabernacles
411
temple, d’un pas mesuré, chantant : “Nos pas s’arrêtent dans tes
portes, ô Jérusalem!
Il apportait la cruche à l’autel placé au centre du parvis des
prêtres. Il y avait là deux bassins d’argent, et un prêtre à côté de
chacun d’eux. On versait une cruche d’eau dans l’un, une cruche de
vin dans l’autre ; le contenu s’écoulait par un tuyau, communiquant
avec le Cédron, vers la mer Morte. L’acte par lequel on versait
cette eau consacrée rappelait comment une source avait jailli du
rocher à la voix divine pour étancher la soif des enfants d’Israël.
Ensuite éclataient, en des accents d’une joie débordante, les paroles :
“L’Eternel est ma force et l’objet de mes louanges. ... Vous puiserez
des eaux avec joie aux sources du salut
Lorsque les fils de Joseph faisaient leurs préparatifs pour aller à
la fête des tabernacles, ils s’aperçurent que le Christ ne manifestait
pas l’intention d’y assister. Ils le surveillaient anxieusement. Depuis
la guérison de Béthesda, il n’avait pas participé aux rassemblements
nationaux. Il avait restreint ses travaux à la Galilée afin d’éviter des
conflits inutiles avec les chefs qui se trouvaient à Jérusalem. Le fait
qu’il paraissait négliger de grandes assemblées religieuses, ainsi que
l’inimitié manifestée à son égard par les prêtres et les rabbins, ren-
daient perplexes son entourage, et même ses disciples et ses parents.
Il avait, dans ses enseignements, insisté sur l’importance de l’obéis-
sance à la loi de Dieu, et voici que lui-même paraissait indifférent aux
services divinement établis. En se mêlant aux publicains et aux gens
de mauvaise réputation, en négligeant les cérémonies rabbiniques,
et en s’affranchissant des exigences traditionnelles concernant le
sabbat, il se mettait en opposition avec les autorités religieuses et
son attitude prêtait à bien des commentaires. C’était une erreur de
sa part, pensaient ses frères, de s’aliéner les grands hommes et les
savants de sa nation. Il leur semblait que ces hommes-là devaient
[444]
avoir raison et que Jésus avait tort. Toutefois, ils avaient été les té-
moins de sa vie irréprochable et bien qu’ils ne se fussent pas rangés
parmi ses disciples, ils étaient restés profondément impressionnés
par ses œuvres. La popularité dont il jouissait en Galilée flattait leur
ambition ; ils continuaient d’espérer que, par une manifestation de sa
2.
Psaumes 122 :2
.
3.
Ésaïe 12 :2, 3
.