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A la fête des tabernacles
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“Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui
croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit
l’Ecriture.” La condition du peuple donnait à cet appel beaucoup de
force. On avait assisté à de pompeuses cérémonies, les yeux éblouis
de lumière et de couleurs, les oreilles caressées par une musique
abondante ; pourtant rien dans ce cycle de cérémonies n’avait été
de nature à répondre aux besoins de l’esprit, à satisfaire une âme
ayant soif de choses impérissables. Jésus invitait tous les assistants
à se désaltérer à la source de la vie afin que des fleuves d’eau vive
jaillissent de leur sein, pour la vie éternelle.
Le prêtre venait d’accomplir le rite rappelant comment avait été
frappé le rocher au désert. Ce rocher était une image de celui qui,
par sa mort, ferait jaillir de vives sources de salut pour tous ceux qui
ont soif. Les paroles du Christ étaient une eau vive. Là, en présence
de la multitude, il s’offrait à être frappé, pour que l’eau de la vie
coulât dans le monde. En frappant le Christ, Satan pensait détruire le
Prince de la vie ; mais une eau vive jaillit du Rocher frappé. Tandis
que Jésus parlait ainsi au peuple, une crainte étrange faisait frémir
les cœurs, et plusieurs étaient prêts à s’écrier comme la Samaritaine :
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“Donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif.”
Jésus connaissait les besoins de l’âme. Les pompes, les richesses
et les honneurs ne peuvent satisfaire les aspirations du cœur. “Si
quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi.” Les riches, les pauvres, les
grands, les petits, tous reçoivent le même accueil. Il promet de sou-
lager l’esprit oppressé, de consoler l’affligé et de rendre l’espoir
au découragé. Plusieurs, parmi les auditeurs de Jésus, pleuraient
leurs espérances déçues, plusieurs entretenaient des peines secrètes,
plusieurs s’efforçaient de satisfaire par les choses du monde et la
louange des hommes leurs aspirations inquiètes ; mais ils s’aper-
cevaient, après avoir obtenu l’objet de leurs désirs, que tous leurs
efforts ne les conduisaient qu’à une citerne crevassée, à laquelle ils
ne pouvaient étancher leur soif. Au milieu des réjouissances, ils res-
taient mécontents et tristes. Soudain ce cri : “Si quelqu’un a soif”, les
tira de leurs rêveries mélancoliques, et les paroles qu’ils entendirent
ensuite rallumèrent en eux l’espoir. Le Saint-Esprit maintint devant
eux le symbole jusqu’à ce qu’ils y discernassent le don inestimable
du salut.