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Parmi les pièges
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Jésus sans l’avoir entendu. Vaincus pour le moment, “chacun s’en
alla dans sa maison. Jésus se rendit au mont des Oliviers.”
Loin de l’agitation et de la confusion de la ville, loin des foules
impatientes et des rabbins perfides, Jésus chercha la tranquillité dans
un bosquet d’oliviers, où il pût se trouver seul avec Dieu. Mais de
bon matin, il retourna au temple et, le peuple s’étant assemblé autour
de lui, il s’assit et se mit à enseigner.
Il fut bientôt interrompu. Un groupe de pharisiens et de scribes
s’approcha de lui, traînant une femme terrorisée qu’ils accusaient,
d’un ton dur et violent, d’avoir transgressé le septième comman-
dement. L’ayant poussée en présence de Jésus, ils lui dirent, avec
d’hypocrites marques de respect : “Moïse, dans la loi, nous a prescrit
de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ?”
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Le respect qu’ils affichaient cachait une ténébreuse machination
ourdie en vue de sa ruine. On saisissait cette occasion pour obtenir
sa condamnation, persuadé qu’on aurait des preuves pour l’accuser
quelle que fût sa réponse. S’il acquittait cette femme, on l’accuserait
de mépriser la loi de Moïse. S’il déclarait qu’elle méritait la mort,
on l’accuserait auprès des Romains d’assumer une autorité dont ils
avaient le monopole.
Jésus considéra un instant ce tableau : la victime tremblante et
honteuse, les dignitaires aux visages sévères et impitoyables. Un
tel spectacle répugnait à sa pureté immaculée. Il savait bien dans
quelle intention ce cas lui était proposé. Il lisait dans les cœurs, et il
connaissait le caractère de la vie entière de chacune des personnes
présentes. Ces prétendus gardiens de la justice avaient, eux-mêmes,
induit en tentation la victime afin de tendre un piège à Jésus. Il se
baissa, comme s’il n’avait pas entendu leur question, et, les yeux
fixés sur le sol, commença d’écrire dans la poussière.
Rendus impatients par ce délai et cette apparente indifférence,
les accusateurs s’approchèrent davantage, insistant auprès de lui
pour obtenir une réponse. Mais, dès que leurs yeux, suivant ceux
de Jésus, se fixèrent sur le sol, ils furent décontenancés. Les fautes
secrètes de leur propre vie étaient là, inscrites devant eux. Le peuple
aperçut le changement soudain de leur expression, et il s’avança
pour découvrir la cause de leur étonnement et de leur honte.
Malgré tout le respect que ces rabbins professaient pour la loi, ils
en avaient méconnu les dispositions en produisant leurs accusations