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Jésus-Christ
contre cette femme. Il appartenait au mari d’engager une action
contre elle, et les deux coupables devaient être également punis.
Les accusateurs n’étaient donc pas dans leur droit. Cependant, Jésus
consentit à se placer sur leur terrain. La loi voulait qu’en cas de
lapidation, les témoins fussent les premiers à jeter la pierre. S’étant
levé, et ayant fixé ses regards sur les anciens intrigants, Jésus dit :
“Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre.”
Puis s’étant à nouveau baissé, il continua d’écrire sur le sol.
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Il avait évité ainsi de rejeter la loi de Moïse et d’empiéter sur
l’autorité de Rome. Les accusateurs étaient vaincus. Dépouillés
du vêtement de leur prétendue sainteté, ils se tenaient, coupables
et condamnés, en présence de l’infinie pureté. La crainte de voir
l’iniquité cachée de leur vie exposée à la foule les rendait tout trem-
blants ; ils s’esquivèrent, l’un après l’autre, la tête et les yeux baissés,
laissant leur victime en présence du Sauveur plein de compassion.
Jésus, s’étant relevé, regarda la femme et lui dit : “Femme, où
sont-ils, tes accusateurs ? Personne ne t’a condamnée ? Elle répondit :
Personne, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi non plus je ne te condamne
pas ; va, et désormais ne pèche plus.”
Cette femme s’était tenue toute tremblante devant Jésus. Les
paroles : “Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier
la pierre”, avaient résonné à ses oreilles comme une sentence de
mort. N’osant pas lever les yeux sur le visage du Sauveur, elle atten-
dait en silence un verdict de condamnation. C’est avec étonnement
qu’elle vit ses accusateurs s’en aller muets et confondus ; puis ces
paroles d’espérance frappèrent ses oreilles : “Moi non plus je ne te
condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus.” Le cœur ému, elle
se jeta aux pieds de Jésus, exprimant dans des sanglots son amour
reconnaissant, et confessant son péché avec des larmes amères.
Ce fut, pour elle, le commencement d’une vie nouvelle, d’une
vie pure et paisible, consacrée au service de Dieu.
En relevant cette âme tombée, Jésus accomplit un plus grand
miracle qu’en guérissant la plus grave maladie physique ; il la déli-
vrait d’une maladie spirituelle qui conduit à la mort éternelle. Cette
femme repentante devint l’un de ses plus fermes disciples. En retour
du pardon miséricordieux qu’elle avait reçu de lui, elle lui témoigna
un amour fait de sacrifice et de dévouement.