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Le départ définitif de la Galilée
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hardiment vers la persécution, le reniement, la condamnation et la
mort.
“Il envoya devant lui des messagers.” Ceux-ci “se mirent en
route et entrèrent dans un village de Samaritains” pour lui préparer
un logement. Mais on refusa de le recevoir parce qu’il était en
route vers Jérusalem. A cause de ce voyage, les Samaritains avaient
l’impression que le Christ accordait la préférence aux Juifs, objet de
leur haine la plus intense. Ils l’auraient accueilli joyeusement s’il
était venu rétablir le temple et le culte sur le mont Garizim; comme il
se rendait à Jérusalem, ils ne voulurent pas lui accorder l’hospitalité.
Ils étaient loin de penser qu’ils rejetaient le meilleur don du ciel.
Jésus invitait les hommes à le recevoir ; il leur demandait même des
faveurs, et cela en vue de s’approcher d’eux pour leur dispenser ses
plus riches bénédictions. En échange de la moindre faveur reçue, il
accordait la grâce la plus précieuse. Mais le préjugé et l’étroitesse
des Samaritains leur firent perdre tout cela.
Jacques et Jean, les messagers du Christ, furent très blessés par
cette injure faite à leur Seigneur. Le voir si maltraité par les Samari-
tains alors qu’il voulait bien les honorer de sa présence, les remplit
d’indignation. Récemment, sur la montagne de la transfiguration,
ils avaient vu leur Maître glorifié par Dieu et honoré par Moïse et
par Elie. Le manque d’égards dont les Samaritains s’étaient rendus
coupables méritait, pensaient-ils, un châtiment signalé.
Ils rapportèrent au Christ les paroles de ces gens, et lui dirent
qu’on avait refusé de le loger même pour une nuit. Ils pensaient
qu’un tort grave lui avait été fait et ils dirent, en regardant au loin
dans la direction du mont Carmel, où Elie avait égorgé les faux
prophètes : “Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre
du ciel et de les consumer ?” Ils constatèrent avec surprise que leurs
paroles peinaient Jésus, et leur étonnement fut encore plus grand
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en entendant ce reproche : “Vous ne savez de quel esprit vous êtes
animés. Car le Fils de l’homme est venu non pour perdre les âmes,
mais pour les sauver
Le Christ s’en alla dans un autre village. Il n’appartenait pas à sa
mission de contraindre les hommes à le recevoir. C’est Satan, et ce
sont les hommes animés de son esprit, qui s’efforcent de violenter
4. (
Luc 9 :56
), version synodale.