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Le bon Samaritain
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“Fais cela, et tu vivras”, dit Jésus. Il présenta la loi comme un tout
divin et montra l’impossibilité d’en observer un précepte alors qu’on
en transgresse un autre ; car tous ont le même fondement. C’est
l’obéissance à la loi entière qui décide de la destinée de l’homme.
Aimer Dieu d’un amour suprême et l’homme d’un amour impartial :
voilà les principes qui doivent diriger la vie.
Le docteur de la loi découvrit qu’il était un transgresseur. Les
paroles pénétrantes du Christ produisirent, en lui, la conviction du
péché. Il n’avait pas obtenu cette justice de la loi dont il se targuait.
Il n’avait pas manifesté de l’amour envers ses semblables. Il aurait
dû se repentir ; il essaya au contraire de se justifier. Plutôt que de
reconnaître la vérité, et espérant ainsi échapper à sa conviction et se
réhabiliter aux yeux du peuple, il s’efforça de montrer combien il
est difficile d’observer le commandement. Les paroles du Sauveur
avaient prouvé que la question soulevée était inutile, puisque le
docteur de la loi avait pu y répondre lui-même. Néanmoins celui-ci
ajouta : “Et qui est mon prochain ?”
Ce sujet soulevait des disputes sans fin parmi les Juifs. Aucun
doute, dans leur esprit, à propos des païens et des Samaritains : ces
gens-là étaient des étrangers et des ennemis. Mais que de distinctions
il y avait lieu de faire au sein de leur propre nation et parmi les
diverses classes de la société ! Qui devait être considéré comme le
prochain par le prêtre, le rabbin, l’ancien ? Ils passaient leur vie dans
l’accomplissement d’un cycle de cérémonies destinées à les purifier.
Ils prétendaient que le contact avec la foule ignorante et insouciante
occasionnait une souillure difficile à enlever. L’impur devait-il être
considéré comme le prochain ?
Cette fois encore Jésus se refusa à toute polémique. Il ne voulut
même pas stigmatiser le fanatisme de ceux qui se préparaient à le
condamner. Par une histoire toute simple il fit à ses auditeurs un
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tableau si touchant de l’amour dont le ciel fait déborder un cœur,
que le docteur de la loi lui-même dut confesser la vérité.
Pour dissiper les ténèbres, il suffit de faire jaillir la lumière. Le
moyen le plus efficace de combattre l’erreur, c’est de présenter la
vérité. La révélation de l’amour de Dieu manifeste l’état de péché
d’un cœur égoïste.
“Un homme, dit Jésus, descendait de Jérusalem à Jéricho. Il
tomba au milieu de brigands, qui le dépouillèrent, le rouèrent de