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Jésus-Christ
Le Christ regarda le jeune homme en face comme s’il lisait
dans sa vie et fouillait son âme. Il l’aima et il désira pouvoir lui
communiquer la paix, la grâce et la joie qui transformeraient son
caractère. “Il te manque une chose, lui dit-il ; va, vends tout ce que
tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis,
viens, suis-moi, en prenant la croix
Le Christ se sentait attiré vers ce jeune homme. Il savait, en
effet, qu’il était sincère en affirmant : “J’ai observe tout cela dès ma
jeunesse.” Le Rédempteur aurait voulu créer en lui le discernement
nécessaire pour comprendre l’obligation d’une obéissance du cœur
et d’une bonté chrétienne. Il désirait lui voir un cœur humble et
contrit, conscient de l’amour suprême réclamé par Dieu et disposé à
cacher ses déficits spirituels sous la perfection du Christ.
Ce jeune chef eût pu devenir, s’il avait voulu être le collaborateur
du Christ, une puissance au service du bien. Jésus comprit que ce
jeune homme aurait pu le représenter dignement : il avait, en effet,
des qualités qui eussent fait de lui une force divine au milieu des
hommes s’il s’était uni au Sauveur. Le Christ l’aima, parce qu’il
discernait son caractère. Le chef commençait à éprouver en son
cœur de l’amour pour le Christ ; car l’amour engendre l’amour. Jésus
désirait s’en faire un collaborateur. Il voulait faire de lui, selon sa
propre image, un miroir reflétant la ressemblance de Dieu. Il désirait
développer les qualités de son caractère, et les sanctifier en vue du
service du Maître. Si le chef s’était donné au Christ à ce moment-là,
il se serait développé dans l’atmosphère de sa présence. Combien
son avenir eût été différent, s’il avait pris cette décision !
“Il te manque une chose”, dit Jésus. “Si tu veux être parfait,
va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un
trésor dans les cieux. Puis viens et suis-moi.” Le Christ lisait dans
le cœur de ce chef. Il ne lui manquait qu’une chose, mais cette
chose était un principe vital. Il avait besoin de posséder l’amour de
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Dieu dans son âme. A moins d’être comblée, cette lacune lui serait
fatale ; tout son être en serait contaminé. Car l’égoïsme, étant cultivé,
irait grandissant. Pour recevoir l’amour de Dieu, il devait renoncer à
l’amour sans limites qu’il avait pour lui-même.
1. (
Marc 10 :21
), version Lausanne.