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Lazare, sors !
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à comprendre et la maison de Béthanie offrait au Christ un lieu où
se reposer des conflits harassants de la vie publique. Là il pouvait
ouvrir le volume de la Providence devant un auditoire sympathique.
Dans ses conversations privées il pouvait dévoiler à ses auditeurs
ce qu’il ne pouvait dire en présence de foules mixtes. A ses amis il
n’avait pas besoin de parler en paraboles.
Pendant que le Christ donnait ses admirables enseignements,
Marie, respectueuse et attentive, restait assise à ses pieds. Un jour
Marthe, occupée à préparer le repas, s’approcha toute soucieuse du
Christ et se plaignit : “Seigneur, tu ne te mets pas en peine de ce
que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider.”
C’était la première fois que le Christ se trouvait à Béthanie. Lui et
ses disciples venaient d’effectuer à pied un voyage pénible depuis
Jéricho. Anxieuse d’assurer leur confort, Marthe oublia la politesse
due à son hôte. Jésus lui répondit avec patience et douceur : “Marthe,
Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Or une
seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui
sera pas ôtée.” Marie enrichissait son esprit des précieuses paroles
qui tombaient des lèvres du Sauveur, paroles qui pour elle avaient
plus de valeur que les joyaux les plus précieux.
La “seule chose” dont Marthe avait besoin, c’était un esprit
calme, recueilli, un plus vif désir de connaître la vie future, éternelle,
et les grâces nécessaires au progrès spirituel. Elle avait besoin de se
préoccuper moins des choses qui passent que de celles qui durent.
Jésus voudrait apprendre à ses enfants à saisir chaque occasion
d’obtenir la connaissance qui les rendra sages à salut. La cause
du Christ demande des ouvriers diligents et énergiques. Un vaste
champ d’activité s’ouvre devant les Marthe zélées pour l’œuvre
religieuse. Mais il faut d’abord qu’elles s’asseyent, avec Marie, aux
pieds de Jésus. Il faut que la diligence, la promptitude et l’énergie
soient sanctifiées par la grâce du Christ, pour que la vie devienne
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une puissance invincible au service du bien.
La douleur entra dans cette maison paisible où Jésus s’était
reposé. Lazare se trouva subitement malade, et ses sœurs firent
dire au Sauveur : “Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.”
Elles comprenaient la gravité de la maladie dont leur frère était
atteint, mais elles savaient que le Christ guérissait toutes les maladies.
Certaines qu’il aurait pitié de leur détresse, elles n’insistèrent pas