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Lazare, sors !
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resplendirait d’un éclat plus vif. Il sentait en lui-même le contre-coup
de toute leur douleur. Bien qu’il tardât, il ne les en aimait pas moins ;
il savait qu’une victoire devait être remportée dans leur intérêt, dans
celui de Lazare, dans le sien propre, et dans celui de ses disciples.
“Pour vous”, “afin que vous croyiez”. Pour tous ceux qui s’ef-
forcent de saisir la main de Dieu, afin d’être dirigés par lui, le mo-
ment du découragement le plus grand est celui-là même où le secours
divin est le plus près. Plus tard, ils regarderont en arrière, avec re-
connaissance, vers la partie la plus sombre du chemin parcouru. “Le
Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux
” Il les fera
sortir de toute tentation et de toute épreuve avec une foi plus ferme
et une expérience plus riche.
En retardant son arrivée auprès de Lazare, le Christ avait aussi
une intention miséricordieuse à l’égard de ceux qui ne l’avaient
pas reçu. Il tardait afin de pouvoir, en ressuscitant Lazare d’entre
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les morts, démontrer à son peuple rebelle et incrédule qu’il était
vraiment “la résurrection et la vie”. Il ne pouvait se résigner à aban-
donner tout espoir en faveur de ce peuple, ces pauvres brebis errantes
de la maison d’Israël. Leur impénitence lui brisait le cœur. Il voulut,
dans sa miséricorde, leur prouver, une fois de plus, qu’il était le
Régénérateur, celui qui seul peut mettre en lumière la vie et l’im-
mortalité. Il allait fournir une preuve dont les prêtres ne pourraient
donner aucune fausse interprétation. Voilà pourquoi il ajournait sa
venue à Béthanie. Ce miracle suprême, la résurrection de Lazare,
devait apposer le sceau de Dieu sur son œuvre et sur ses prétentions
à la divinité.
En route vers Béthanie, Jésus, selon sa coutume, s’occupa des
malades et des nécessiteux. Avant d’arriver, il envoya un messager
prévenir les deux sœurs. Il n’entra pas tout de suite dans la maison
et resta au bord du chemin, en un endroit tranquille. Les grandes
manifestations dont les Juifs accompagnaient la mort de leurs amis
et de leurs parents n’étaient pas en harmonie avec l’esprit du Christ.
Il entendait les lamentations des pleureuses à gage, et il ne se souciait
pas de rencontrer les sœurs au milieu de cette confusion. Parmi ceux
qui étaient venus prendre part au deuil, il y avait des parents, dont
certains occupaient de hautes positions à Jérusalem. Quelques-uns de
1.
2 Pierre 2 :9
.