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Jésus-Christ
à cette discipline. Ils peuvent se faire aimer et apprécier par certains
traits de leur caractère, mais ils manquent d’énergie et sont presque
inutiles quand il s’agit d’affronter des difficultés ou de surmonter
des obstacles. C’est par les mêmes moyens disciplinaires qui ont
agi en Christ que doivent être développées en nous l’énergie et la
solidité du caractère du Christ. Et la grâce qu’il reçut nous est aussi
accessible.
Aussi longtemps qu’il vécut parmi les hommes, le Sauveur parta-
gea le sort des pauvres. Il connut par expérience leurs soucis et leurs
misères, ce qui le rendait à même de réconforter tous les humbles
ouvriers. Ceux qui ont une juste conception des enseignements se
dégageant de sa vie ne penseront jamais qu’il y ait lieu de faire une
distinction entre les classes de la société ; les riches n’ont aucun
droit à être plus honorés que les pauvres.
Jésus mettait de la gaieté et du tact dans son travail. Il faut beau-
coup de patience et de spiritualité pour introduire la religion de la
Bible dans la vie domestique et dans l’exercice d’un métier, pour
supporter l’effort qu’exigent les affaires et rester cependant unique-
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ment préoccupé de la gloire de Dieu. C’est en cela que le Christ a pu
nous aider. Il n’était jamais si absorbé par les soins de la terre qu’il
n’eût point de temps pour penser aux choses célestes. Il lui arrivait
souvent d’exprimer la joie de son cœur par le chant de psaumes et de
célestes cantiques. Les habitants de Nazareth l’entendaient exprimer
des louanges et des remerciements à Dieu. Il se tenait par le chant
en communion avec le ciel ; et lorsque ses camarades éprouvaient la
fatigue du travail, de douces mélodies sortant de ses lèvres venaient
les réconforter. Ses louanges semblaient bannir les mauvais anges,
et parfumer comme un encens le lieu où il était. L’esprit de ses
auditeurs s’envolait de ce terrestre exil vers la patrie céleste.
Jésus était la source de la miséricorde guérissante pour le monde ;
et au cours des années qu’il passa reclus à Nazareth, un courant de
sympathie et de tendresse émanait de lui. Sa présence communiquait
du bonheur à tous : aux vieillards, aux affligés, aux oppressés par
le poids du péché, aux enfants livrés aux jeux innocents, même aux
petits animaux et aux bêtes de somme. Celui dont la parole soutient
les mondes pouvait s’abaisser pour ramasser un oiseau blessé. Rien
ne lui paraissait indigne de son attention ou de ses services.