Page 660 - J

Basic HTML Version

656
Jésus-Christ
la loi. D’autre part sa relation avec le Père était en question. Il devait
donc attester clairement son caractère et sa mission. Jésus avait dit
aux disciples : “Quiconque me confessera devant les hommes, je le
confesserai, moi aussi, devant mon Père qui est dans les cieux
Il voulut, à cette heure, confirmer cet enseignement par son propre
exemple. Toutes les oreilles étaient tendues, et tous les yeux étaient
fixés sur son visage tandis qu’il répondait : “Tu l’as dit.” Une lumière
céleste parut éclairer sa figure lorsqu’il ajouta : “De plus, je vous le
déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite
de la Puissance de Dieu et venant sur les nuées du ciel.”
Un instant la divinité du Christ éclata à travers le déguisement
de son humanité. Le souverain sacrificateur trembla devant le regard
[707]
pénétrant du Sauveur. Ce regard semblait lire ses pensées secrètes
et mettait son cœur en feu. Il ne put jamais oublier, par la suite, ce
regard inquisiteur du Fils de Dieu persécuté.
“Vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite
de la Puissance de Dieu et venant sur les nuées du ciel”, déclara
Jésus. Dans ce tableau tracé par ces paroles du Christ les rôles seront
intervertis. Alors, le Seigneur de la vie et de la gloire sera assis à
la droite de Dieu. Il sera le Juge de toute la terre ; ses décisions
seront sans appel. Toutes les choses secrètes seront alors amenées à
la lumière de la face de Dieu, et chacun sera jugé selon ses œuvres.
Ces paroles du Christ firent frémir le souverain sacrificateur. La
pensée qu’il pût y avoir une résurrection des morts, quand tous
comparaîtraient à la barre de Dieu pour recevoir leur rétribution,
remplissait Caïphe de terreur. Il n’aimait pas à penser qu’un moment
viendrait où il aurait à rendre compte de ses œuvres. Les scènes du
jugement final s’offrirent à son esprit comme dans un panorama.
Il eut un instant le spectacle effroyable des sépulcres rendant leurs
morts avec les secrets qu’il imaginait enterrés pour toujours. Il se
crut devant le Juge éternel, dont le regard, qui voit toutes choses,
lisait dans son âme, faisant jaillir à la lumière des mystères qu’il
supposait ensevelis éternellement avec les morts.
Mais bientôt cette scène s’effaça de son esprit. Le sadducéen, qui
avait nié la doctrine de la résurrection, du jugement et de la vie future,
était blessé au vif ; une fureur satanique l’emportait. Cet homme, qui
4.
Matthieu 10 :32
.