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Jésus-Christ
représentatif et cessait d’être accepté par Dieu en qualité de prêtre
officiant. La conduite de Caïphe était donc le fruit d’une passion
humaine et révélait l’imperfection de son caractère.
En déchirant ses vêtements, Caïphe anéantissait la loi de Dieu,
au profit d’une tradition humaine. Une loi établie par les hommes
permettait, en effet, au prêtre qui avait entendu un blasphème, de
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déchirer impunément son vêtement pour montrer son horreur. Ainsi
les lois humaines avaient supplanté la loi divine.
La curiosité du peuple s’attachait aux moindres actes du sou-
verain sacrificateur ; et Caïphe visait à l’effet en faisant étalage de
piété. Mais, par cet acte, dirigé contre le Christ, il injuriait celui
dont Dieu a dit : “Mon nom est en lui
” C’est lui qui se rendait
coupable de blasphème. Et au moment même où il était l’objet de la
condamnation divine, il condamnait le Christ comme blasphémateur.
En déchirant son vêtement, Caïphe annonçait, sans le vouloir,
quelle serait désormais la position de la nation juive à l’égard de
Dieu. Le peuple, jusque-là l’élu de Dieu, rompait avec lui, et Jéhovah
allait bientôt cesser de le reconnaître. Quand le Christ s’écria sur la
croix : “Tout est accompli
, et que le voile du temple se déchira en
deux, celui qui veille du haut des cieux annonça que le peuple juif
avait rejeté l’Antitype vers lequel convergeaient tous les symboles,
toutes les figures de leur culte. Israël avait consommé sa rupture avec
Dieu. Caïphe pouvait bien déchirer sa robe officielle, qui attestait sa
prétention à représenter le grand Souverain Sacrificateur ; en effet,
ce vêtement n’avait plus aucune signification ni pour lui ni pour le
peuple. Le souverain sacrificateur pouvait bien exprimer l’horreur
qu’il éprouvait pour lui-même et pour la nation en déchirant son
vêtement.
Le sanhédrin avait déclaré que Jésus était digne de mort ; cepen-
dant la loi juive ne permettait pas de juger un prisonnier, de nuit. Une
condamnation légale ne pouvait avoir lieu qu’à la lumière du jour et
dans une séance plénière du conseil. Malgré cela le Sauveur fut traité
comme un criminel, condamné et livré aux mauvais traitements des
êtres les plus vils. Les soldats et la foule s’étaient rassemblés dans la
cour du palais du souverain sacrificateur. A travers cette foule, Jésus
6.
Exode 23 :21
.
7.
Jean 19 :30
.