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Jours de lutte
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les conditions les plus humbles. Ceci irritait ses frères, incapables
de comprendre comment il pouvait garder sa sérénité au sein des
épreuves et des privations. Ils ne savaient pas qu’il s’était “fait
pauvre” “afin que par sa pauvreté” nous fussions “enrichis
. Ils
étaient aussi incapables de comprendre le mystère de sa mission que
les amis de Job de comprendre l’humiliation et la souffrance de ce
dernier.
Les frères de Jésus ne le comprenaient pas parce qu’il ne leur
ressemblait pas. Leur idéal n’était pas le sien. En regardant aux
hommes ils s’étaient détournés de Dieu et sa puissance ne se dé-
ployait pas dans leur vie. Les formes religieuses observées par eux
étaient incapables de transformer le caractère. Ils payaient “la dîme
de la menthe, de l’aneth et du cumin”, mais ils négligeaient “ce
qu’il y a de plus important dans la loi : le droit, la miséricorde et la
fidélité
. L’exemple de Jésus était pour eux une source continuelle
d’irritation. Il ne détestait qu’une chose au monde : le péché. Il ne
pouvait assister à une action coupable sans manifester sa douleur.
Entre les formalistes, qui dissimulaient l’amour du péché sous un
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masque de sainteté, et un caractère où prédominait sans cesse le
souci de la gloire de Dieu, le contraste était évident. Parce que sa
conduite condamnait le mal, Jésus rencontrait de l’opposition au
foyer et au dehors. On tournait en dérision sa générosité et son in-
tégrité. Sa patience et sa bonté étaient flétries comme preuves de
lâcheté.
Toutes les amertumes qui constituent la part de l’humanité, le
Christ les a subies. Il s’en trouva pour le mépriser en raison de
sa naissance, et même dans son enfance il lui fallut supporter des
regards moqueurs et de méchants chuchotements. Il ne serait pas
pour nous un modèle parfait s’il s’était laissé aller à un mot ou à
un geste impatient, s’il avait cédé à ses frères par le moindre acte
coupable. Il n’aurait pas accompli le plan de la rédemption. S’il
avait trouvé la moindre excuse pour le péché, Satan eût triomphé, le
monde se serait perdu. Ce fut pour cette raison que Satan s’efforça
de lui rendre la vie aussi difficile que possible, dans l’espoir de
l’induire au péché.
6.
2 Corinthiens 8 :9
.
1.
Matthieu 23 :23
.