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Sur le chemin d’Emmaüs
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lui répondit : Es-tu le seul qui séjourne à Jérusalem et ne sache pas
ce qui s’y est produit ces jours-ci ?” Ils lui racontèrent comment ils
avaient été désappointés au sujet de leur Maître, un prophète puis-
sant en œuvres et en paroles, aux yeux de Dieu et de tout le peuple ;
mais, ajoutèrent-ils, “nos grands-prêtres et nos chefs l’ont livré pour
être condamné à mort, et l’ont crucifié”. Ils poursuivirent, le cœur
débordant d’une déception amère, et les lèvres tremblantes : “Nous
espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais avec tout cela,
voici le troisième jour que ces événements se sont produits.”
N’est-il pas étrange que ces disciples aient oublié les paroles par
lesquelles le Christ leur avait annoncé les événements qui devaient
survenir ? Ils ne comprenaient pas que la dernière partie de ces
révélations devait s’accomplir tout aussi bien que la première, et que,
par conséquent, Jésus ressusciterait le troisième jour. C’est justement
cela qu’ils auraient dû se rappeler. Les prêtres et les chefs ne l’avaient
pas oublié. “Le lendemain, c’est-à-dire le jour après la préparation,
les grands-prêtres et les pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate
et dirent : Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit
quand il vivait encore : Après trois jours, je ressusciterai
” Mais les
disciples ne se souvenaient pas de ces paroles.
“Alors Jésus leur dit : Hommes sans intelligence, et dont le cœur
est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Le Christ ne devait-
il pas endurer ces souffrances et entrer dans sa gloire ?” Les disciples
se demandaient avec étonnement qui pouvait être cet étranger, qui
pénétrait jusque dans leurs âmes, et leur parlait avec tant de fer-
veur, de tendresse, de sympathie et d’optimisme. Pour la première
fois, depuis la trahison, l’espérance renaissait dans leurs cœurs. A
la dérobée, ils considéraient attentivement leur compagnon ; ses pa-
roles étaient précisément celles que le Christ aurait prononcées à sa
place. Ils étaient remplis d’étonnement et leurs cœurs tressaillaient
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d’allégresse.
En commençant par Moïse, qui est l’alpha de l’histoire biblique,
le Christ exposa tout ce qui, dans les Ecritures, se rapportait à lui. S’il
s’était fait aussitôt connaître à eux, leurs cœurs eussent été satisfaits,
et dans la plénitude de leur joie, ils n’eussent pas souhaité autre
chose. Mais il était nécessaire qu’ils comprissent le témoignage que
1.
Matthieu 27 :62, 63
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