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Jésus-Christ
L’amour de Dieu s’est ému jusque dans ses profondeurs inson-
dables pour le bien des hommes, et les anges s’étonnent de trouver si
peu de gratitude chez ceux qui ont été les objets d’un si grand amour,
de voir combien peu l’amour de Dieu est apprécié par les hommes.
Le ciel s’indigne de voir les âmes humaines négligées. Voulons-nous
savoir ce qu’en pense le Christ ? Quels seraient les sentiments d’un
père ou d’une mère dont on aurait laissé périr l’enfant, dans le froid
et la neige, alors qu’on eût pu le sauver ? Quelle douleur, quelle indi-
gnation ! Ne flétriraient-ils pas ces meurtriers ? Les souffrances d’un
homme sont celles d’un enfant de Dieu, et ceux qui ne tendent pas
une main secourable à leurs semblables en péril, s’attirent la juste
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colère de l’Agneau. Au jour du grand jugement, le Christ dira à ceux
qui prétendent lui appartenir mais qui se seront montrés indifférents
à l’égard de leurs frères nécessiteux : “Je ne sais pas d’où vous êtes ;
éloignez-vous de moi, vous tous, qui commettez l’injustice
En donnant ses ordres aux disciples, le Christ ne s’est pas
contenté de décrire leur tâche, mais il leur a aussi donné le message
qu’ils devaient annoncer. Enseignez au monde, dit-il, “à garder tout
ce que je vous ai prescrit”. Les disciples devaient enseigner ce que le
Christ avait enseigné : non seulement ce qu’il a dit personnellement,
mais aussi tout ce qu’il a enseigné par les prophètes et les docteurs
de l’Ancien Testament. Tout enseignement humain est exclu. Il n’y
a de place ni pour la tradition, ni pour les théories et les conclusions
humaines, ni pour une législation ecclésiastique. “La loi et les pro-
phètes”, avec le récit destiné à conserver le souvenir de ses paroles
et de ses actes : voilà le trésor confié aux disciples pour qu’ils le
transmettent au monde. Le nom du Christ est leur mot de passe,
leur signe de distinction, leur trait d’union, la légitimation de leur
conduite et la source de leur succès. Rien de ce qui ne porte pas sa
signature ne doit être reconnu dans son royaume.
L’Evangile doit être présenté, non pas comme une théorie morte,
mais comme une force vivante, capable de transformer la vie. Dieu
désire que les objets de sa grâce soient des témoins de sa puissance. Il
accepte généreusement ceux qui l’ont offensé le plus gravement par
leur conduite ; quand ces coupables se repentent, il leur communique
son Esprit, il leur confie les plus lourdes responsabilités, et les envoie
11.
Luc 13 :27
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