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Jésus-Christ
divine. Cette même parole définissait sa relation avec le ciel. Le
but de Satan était d’amener Jésus à douter de cette parole. Satan
savait que, s’il réussissait à ébranler la confiance du Christ en Dieu,
le grand conflit se terminerait à son avantage. Il espérait que, sous
l’effet du découragement et de la faim, le Christ perdrait la foi en
son Père, et accomplirait un miracle pour lui-même. Si cela était
arrivé, le plan du salut eût été anéanti.
Quand Satan et le Fils de Dieu étaient entrés en lutte pour la
première fois, le Christ était le chef des armées célestes ; alors Satan,
qui avait dirigé la révolte dans le ciel, fut jeté dehors. Maintenant les
rôles semblent être renversés, et Satan profite de ce qu’il, considère
comme son avantage. L’un des anges les plus puissants, dit-il, a
été banni du ciel. Toutes les apparences montrent que Jésus est
cet ange tombé, rejeté de Dieu et abandonné des hommes. Un être
divin soutiendrait son droit en accomplissant un miracle : “Si tu es
Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.” Un
acte créateur de ce genre, assure le tentateur, fournirait une preuve
concluante de divinité et mettrait fin à la controverse.
Il en coûtait à Jésus d’écouter en silence le grand tentateur. Mais
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le Fils de Dieu n’avait pas à prouver sa divinité à Satan, ni à lui
expliquer le motif de son humiliation. En accordant au rebelle l’objet
de sa requête, il n’aurait avancé en rien le bien de l’homme ou la
gloire de Dieu. Si le Christ avait cédé à la suggestion de l’ennemi,
Satan eût continué de dire : Montre-moi un signe pour que je puisse
croire que tu es le Fils de Dieu. Aucune démonstration n’eût été
capable de briser la puissance de la rébellion dans son cœur. De plus,
le Christ ne devait pas exercer sa puissance divine pour son propre
avantage. Il était venu pour supporter l’épreuve comme nous, afin de
nous laisser un exemple de foi et de soumission. Ni à ce moment-là,
ni à aucun autre moment de sa vie terrestre, Jésus n’a accompli un
miracle en sa faveur. Toutes ses œuvres merveilleuses avaient pour
but le bien d’autrui. Et quoique Jésus eût reconnu Satan dès l’abord,
la provocation ne le fit pas entrer en controverse avec lui. Soutenu
par le souvenir de la voix céleste, il se reposa dans l’amour de son
Père, ne voulant pas parlementer avec le tentateur.
Jésus opposa à Satan les paroles de l’Ecriture. “Il est écrit”,
dit-il. Dans toutes ses tentations, la Parole de Dieu fut son arme
unique. Satan demandait au Christ de lui donner un miracle comme