Au repas de noces
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Les remarques sur la qualité du vin faites par les hôtes du festin
firent naître des questions qui décidèrent les serviteurs à raconter
le miracle. On fut d’abord trop surpris pour penser à celui qui avait
accompli cette œuvre merveilleuse. Quand enfin on le chercha on
constata qu’il s’était retiré si tranquillement que ses disciples eux-
mêmes ne s’en étaient pas rendu compte.
L’attention se tourna alors vers les disciples. Pour la première
fois ils eurent l’occasion de témoigner de leur foi en Jésus. Ils
racontèrent ce qu’ils avaient vu et entendu au Jourdain, et bien des
cœurs s’éveillèrent à l’espoir que Dieu avait suscité un libérateur à
son peuple. La nouvelle du miracle se répandit dans toute la contrée
et parvint à Jérusalem. Alors les prêtres et les anciens sondèrent avec
un nouvel intérêt les prophéties relatives à la venue du Christ. On
désira vivement connaître la mission de ce nouveau maître qui se
montrait si humblement au sein du peuple.
Le ministère du Christ offrait un contraste frappant avec celui des
anciens juifs. Leur respect de la tradition et leur formalisme avaient
supprimé toute liberté de pensée et d’action. Ils étaient obsédés par
la crainte de contracter une souillure. Pour éviter ce qui était impur
ils se tenaient à l’écart, non seulement des Gentils, mais aussi de
la plupart des Juifs, ne cherchant ni à leur être utiles ni à gagner
leur amitié. En s’occupant constamment de ces vétilles, ils avaient
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rapetissé leurs esprits et rétréci leur horizon mental. Par leur exemple
ils encourageaient l’égotisme et l’intolérance dans toutes les classes
de la société.
Pour commencer son œuvre de réforme, Jésus établit un contact
sympathique avec l’humanité. Tout en témoignant le plus grand
respect pour la loi de Dieu, il condamnait la piété prétentieuse des
pharisiens et s’efforçait de libérer le peuple des règles absurdes
qui l’enserraient. Il cherchait à renverser les barrières séparant les
diverses classes de la société et à rassembler les hommes en une
seule famille d’enfants de Dieu. Sa participation à la fête de noces
était un pas dans cette direction.
Dieu avait confiné Jean-Baptiste au désert pour le soustraire à
l’influence des prêtres et des rabbins, et le préparer à sa mission
particulière. Mais l’austérité et l’isolement de sa vie ne devaient pas
constituer un exemple à suivre. Jean lui-même n’avait pas invité ses
auditeurs à renoncer à leurs occupations. Il les exhortait à donner