Près du puits de Jacob
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des hommes. Jésus dit à toute âme, quels que soient ses péchés : “Si
tu me l’avais demandé, je t’aurais donné de l’eau vive.”
L’appel évangélique ne doit pas être rétréci et présenté unique-
ment à un petit nombre de personnes choisies que l’on supposerait
prêtes à nous faire l’honneur de l’accepter. Le message doit être
donné à tous. Partout où des cœurs s’ouvrent à la vérité, le Christ est
prêt à les instruire. Il leur fait connaître le Père et le culte agréable
à celui qui lit dans les cœurs. A de telles personnes il ne parle pas
en paraboles. Il leur dit, comme à la femme auprès du puits : “Je le
suis, moi qui te parle.”
Quand Jésus s’assit pour se reposer sur la margelle du puits de
Jacob, il venait de Judée, où son ministère n’avait produit que peu
de fruits. Il avait été rejeté par les prêtres et les rabbins ; et ceux qui
se disaient ses disciples n’avaient pas reconnu son caractère divin. Il
se sentait las ; néanmoins il ne négligea pas l’occasion qui s’offrait
de parler à une femme pécheresse et étrangère.
Le Sauveur n’attendait pas qu’un vaste auditoire fût rassemblé.
Souvent il commençait à enseigner quelques personnes réunies au-
tour de lui ; les passants s’arrêtaient alors, l’un après l’autre, pour
écouter, si bien qu’une multitude ne tardait pas à entendre avec éton-
nement et révérence les paroles divines prononcées par le Maître
envoyé du ciel. Celui qui travaille pour le Christ ne doit pas éprouver
moins de ferveur en parlant à un petit nombre d’auditeurs. Il se peut
qu’une seule personne se trouve présente pour écouter le message ;
mais qui peut dire jusqu’où s’étendra son influence ? Même aux yeux
des disciples, l’entretien du Sauveur avec une femme de Samarie
paraissait chose insignifiante. Mais il argumenta avec elle avec plus
de zèle et d’éloquence que s’il s’était trouvé en présence de rois,
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de magistrats, ou de grands prêtres. Les leçons qu’il donna à cette
femme ont été répétées jusqu’aux extrêmes limites de la terre.
Dès qu’elle eut trouvé le Sauveur, la Samaritaine lui amena des
âmes. Elle se montra animée d’un esprit missionnaire plus efficace
que celui des disciples. Ceux-ci ne voyaient rien en Samarie qui leur
semblât un champ d’action favorable. Leurs pensées étaient fixées
sur une grande œuvre à accomplir dans l’avenir. Ils n’apercevaient
pas, tout près d’eux, les champs mûrs pour la moisson. Grâce à
une femme pour laquelle ils n’éprouvaient que du mépris, toute la