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Jésus-Christ
de lui donner ce qu’il venait chercher ; toutefois il obtint la faveur
d’un entretien, il exposa au Sauveur le but de sa mission, le supplia
de l’accompagner chez lui. Mais Jésus connaissait déjà sa douleur. Il
avait vu l’affliction de l’officier, avant même que celui-ci quittât sa
demeure. Il savait aussi, cependant, que ce père, subordonnant sa foi
en Jésus à certaines conditions, n’était disposé à le reconnaître, en
qualité de Messie, que s’il lui accordait l’objet de sa requête. Tandis
que l’officier attendait avec la plus vive anxiété, Jésus lui dit : “Si
vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez donc
point !”
Bien que Jésus eût démontré sa messianité, le solliciteur était
décidé à faire dépendre sa foi en lui de l’exaucement de sa requête.
Le Sauveur mit en contraste ce doute avec la foi simple des Sa-
maritains qui n’avaient demandé ni miracle ni signe. Sa parole, la
démonstration permanente qui se dégageait de sa divinité avaient
suffi pour porter la conviction dans leurs cœurs. Le Christ voyait
avec douleur que son propre peuple, à qui les oracles sacrés avaient
été confiés, ne savait pas reconnaître la voix de Dieu s’adressant à
lui par son Fils.
Cependant l’officier n’était pas entièrement dépourvu de foi,
puisqu’il était venu demander ce qui lui semblait être le bienfait le
plus précieux. Jésus pouvait lui offrir un don plus riche. Il désirait
non seulement guérir l’enfant, mais faire participer aux bénédictions
du salut l’officier et les membres de sa famille, et allumer ainsi
une lumière à Capernaüm, son prochain champ d’activité. Avant
de désirer la grâce du Christ, cependant, l’officier devait devenir
conscient de son besoin. Ce courtisan ressemblait à beaucoup de ses
concitoyens qui étaient attirés vers Jésus par des mobiles égoïstes.
Ils s’attendaient à profiter de sa puissance et ne consentaient à croire
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que si leurs demandes d’ordre temporel leur étaient accordées ; ils
ignoraient leurs maladies spirituelles et ne comprenaient pas qu’ils
avaient besoin de la grâce divine.
Les paroles du Sauveur projetèrent un faisceau de lumière dans
le cœur de l’officier. Il comprit que sa recherche de Jésus avait
un mobile égoïste, et, sentant sa foi vacillante, il se demanda avec
inquiétude si son doute n’allait pas coûter la vie à son fils. Il se
rendait compte que Jésus lisait ses pensées, et que tout lui était
possible. Alors étreint par l’angoisse, il supplia : “Seigneur, descends