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Jésus-Christ
culte, à de bonnes actions. En guérissant un malade, le Christ était
en accord parfait avec la loi. Il honorait le sabbat.
Jésus réclamait pour lui-même des droits égaux à ceux de Dieu
dans l’accomplissement d’une œuvre aussi sacrée, de la même nature
que celle qui occupe le Père au ciel. Mais ceci ne fit qu’allumer
davantage la colère des pharisiens. Car non seulement il avait violé
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la loi, selon eux, mais en appelant Dieu “son propre Père” il s’était
fait l’égal de Dieu.
Tous les Juifs appelaient Dieu leur Père ; leur rage ne se fût pas
donné libre carrière si le Christ s’était placé dans le même rapport
qu’eux avec Dieu. Ils l’accusèrent de blasphème parce qu’ils avaient
compris dans quel sens unique il se disait Fils de Dieu.
Les adversaires du Christ étaient incapables de réfuter les vérités
qu’il faisait pénétrer dans leurs consciences. Ils ne pouvaient que
faire appel à leurs coutumes et à leurs traditions, choses bien faibles
et insipides comparées aux arguments que Jésus tirait de la Parole
de Dieu et du cours incessant de la nature. Si les rabbins avaient eu
le moindre désir d’être éclairés, ils eussent été convaincus que Jésus
disait la vérité. Mais ils rejetèrent les vérités qu’il leur apportait au
sujet du sabbat et cherchèrent à provoquer l’animosité de la foule
contre lui parce qu’il s’était déclaré l’égal de Dieu. La fureur des
chefs était déchaînée. Si la crainte du peuple ne les avait retenus
ils eussent tué Jésus sur place. Mais il y avait un fort sentiment
populaire en sa faveur. Plusieurs reconnaissaient en Jésus l’ami qui
avait guéri leurs maladies, les avait consolés dans leurs afflictions ;
aussi justifièrent-ils la guérison de l’infirme de Béthesda. Pour cette
fois-ci les chefs durent mettre un frein à leur haine.
Jésus repoussa l’accusation de blasphème. Ce qui m’autorise à
accomplir l’œuvre dont vous me faites grief, dit-il, c’est que je suis
le Fils de Dieu, un avec lui en nature, en volonté, en dessein. Dans
toutes ses œuvres de création et de providence, je coopère avec Dieu.
“Le Fils ne peut rien faire par lui-même, mais seulement ce qu’il voit
faire au Père.” Les prêtres et les rabbins reprochaient au Fils de Dieu
de faire justement ce qu’il était venu faire dans le monde. Leurs
péchés les avaient séparés de Dieu et leur orgueil les poussait à agir
indépendamment de lui. Pleins de propre suffisance, ils n’éprou-
vaient pas le besoin d’être dirigés par une sagesse supérieure. Le
Fils de Dieu, au contraire, était entièrement soumis à la volonté de