290
Jésus-Christ
“sept autres esprits plus mauvais que lui”, ils se sont trouvés sous
l’entière domination du mal.
Quand une âme fait au Christ une reddition totale, une puissance
nouvelle s’empare du nouveau cœur. Il se fait alors un changement
que l’homme ne saurait accomplir par lui-même. Il s’agit d’une
œuvre surnaturelle qui introduit dans la nature humaine un élément
surnaturel. L’âme qui s’abandonne au Christ devient sa forteresse,
qu’il occupe dans un monde en révolte, et où il ne tolère aucune
autorité rivale. Une âme ainsi gardée par des agents célestes est
imprenable aux assauts de Satan. A moins que nous nous livrions
au pouvoir du Christ, le malin dominera sur nous. Il faut néces-
sairement que nous soyons dominés par l’un ou l’autre des deux
grands pouvoirs qui se disputent la suprématie dans le monde. Pour
passer sous la domination du royaume des ténèbres, il n’est pas in-
dispensable que nous ayons décidé de la subir. Il suffit de négliger
de s’allier au royaume de la lumière. Si nous n’accordons pas notre
coopération aux agents célestes, Satan prendra possession de nos
cœurs et y fera son habitation. Notre seule défense contre le mal
consiste à faire régner le Christ dans nos cœurs en ayant foi en sa
[315]
justice. A moins d’être unis à Dieu d’une manière vitale, nous ne
sommes pas capables de résister aux effets pernicieux de l’égoïsme,
de l’indulgence pour soi-même, et de la tentation. On peut renoncer
à quelques mauvaises habitudes et se séparer momentanément de
Satan ; on sera finalement vaincu si l’on néglige d’entretenir une
communion vivante avec Dieu en se soumettant à lui à chaque ins-
tant. Sans une connaissance personnelle du Christ et une communion
ininterrompue, nous sommes à la merci de l’ennemi et nous finirons
par lui obéir.
“La dernière condition de cet homme devient pire que la pre-
mière. Il en sera de même, dit Jésus, pour cette génération mauvaise.”
Personne n’est plus endurci que celui qui a fait peu de cas de l’appel
de la miséricorde et méprisé l’Esprit de grâce. Sous sa forme la
plus ordinaire, le péché contre le Saint-Esprit pousse les hommes à
négliger avec persistance l’invitation céleste au repentir. Chaque pas
qui nous éloigne du Christ nous éloigne du salut et nous prépare à
commettre le péché contre le Saint-Esprit.
En rejetant le Christ le peuple juif a commis le péché impardon-
nable ; nous risquons de commettre la même erreur si nous refusons