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Jésus-Christ
de censeur au-dessus des rabbins. Ils savaient que les pharisiens
cherchaient des occasions de l’accuser et il leur semblait qu’il leur
fournissait ces occasions.
Leur étroitesse les empêchait de comprendre la mission dont
il était chargé et de sympathiser avec lui dans ses épreuves. Leurs
paroles désobligeantes prouvaient qu’ils ne reconnaissaient pas son
véritable caractère et ne voyaient pas l’élément divin qui se mêlait
chez lui à l’élément humain. Ils le voyaient souvent profondément
affligé ; au lieu de le réconforter, l’esprit qu’ils manifestaient par
leurs paroles ne faisait que le blesser. Sa nature sensible était soumise
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à la torture, ses mobiles étaient incompris, son œuvre méconnue.
Souvent ses frères lui présentaient la philosophie des pharisiens,
vieillie et désuète, et se faisaient forts d’instruire celui qui connaissait
toute la vérité et comprenait tous les mystères. Ils ne se faisaient
pas faute de condamner ce qui les dépassait. Leurs reproches le
blessaient au vif et jetaient l’angoisse dans son âme. Ils disaient
avoir foi en Dieu et vouloir prendre sa défense alors qu’à leur insu
Dieu était auprès d’eux dans la chair.
Tout ceci lui faisait un sentier plein d’épines. L’incompréhension
qu’il rencontrait chez les siens lui était si douloureuse qu’il trouvait
du soulagement à se diriger où il n’avait pas à la ressentir. Un foyer
qu’il aimait visiter c’était celui de Lazare, de Marie et de Marthe ;
dans cette ambiance de foi et d’amour il trouvait du repos pour son
esprit. Personne sur la terre, néanmoins, ne pouvait comprendre sa
mission divine ou deviner le fardeau qu’il portait pour l’humanité. Il
ne trouvait de soulagement que dans la solitude et la communion de
son Père céleste.
Etes-vous appelés à souffrir pour l’amour du Christ, à supporter
l’incompréhension et la méfiance ? Consolez-vous en pensant que
Jésus a fait la même expérience. Il a pitié de vous. Il vous invite à
vous réfugier en sa compagnie, à trouver du réconfort là où il l’a
trouvé lui-même, dans la communion du Père.
Ils ne sont pas des orphelins, condamnés à supporter seuls leurs
épreuves, ceux qui acceptent le Christ comme leur Sauveur person-
nel. Il les introduit dans la famille céleste ; il les invite à considérer
son Père comme leur Père. Ils sont ses petits, chers au cœur de Dieu,
liés à lui par des liens tendres et permanents. Autant le divin surpasse
l’humain, autant ses tendresses envers nous surpassent celles qu’ont