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Jésus-Christ
juif était encore vivace dans le cœur des disciples. Ils répondirent à
Jésus : “Comment pourrait-on les rassasier de pains ici dans un lieu
désert ?” Toutefois, obtempérant à l’ordre donné, ils lui apportèrent
ce qu’ils avaient : sept pains et deux poissons. La foule fut rassasiée,
et il resta sept paniers de restes. Quatre mille hommes, sans compter
femmes et enfants, furent ainsi restaurés, puis Jésus les congédia
avec des cœurs joyeux et reconnaissants.
Etant ensuite entré dans une barque avec ses disciples, il traversa
le lac pour aller à Magdala, à l’extrémité méridionale de la plaine de
Génézareth. Aux frontières de Tyr et de Sidon il avait été réconforté
par la confiance que lui avait témoignée la femme syro-phénicienne.
Les païens de la Décapole l’avaient reçu avec joie. De retour en
Galilée, où sa puissance s’était manifestée d’une façon si remar-
quable, où il avait accompli la plupart de ses œuvres de miséricorde,
où il avait donné le plus grand nombre de ses enseignements, il
rencontrait une incrédulité méprisante.
Les envoyés des pharisiens avaient été rejoints par des représen-
tants des sadducéens riches et dominateurs ; ces sadducéens scep-
tiques étaient le parti des prêtres ; ils constituaient l’aristocratie de
la nation. Les deux sectes entretenaient une inimitié mortelle. Les
sadducéens recherchaient la faveur de la puissance dominante afin
de maintenir leur propre position et leur autorité. Les pharisiens,
impatients de secouer le joug conquérant, fomentaient la haine popu-
laire contre les Romains. Pharisiens et sadducéens s’unirent pourtant
contre le Christ. Le semblable cherche son semblable ; et le mal, où
qu’il se trouve, se ligue avec le mal pour détruire le bien.
Les pharisiens et les sadducéens vinrent donc au Christ, sollici-
tant un signe du ciel. Aux jours de Josué, alors qu’Israël combattait
contre les Cananéens à Beth-Horon, le soleil s’était arrêté à la voix
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du chef jusqu’à ce que la victoire eût été remportée ; beaucoup
d’autres prodiges semblables avaient eu lieu dans leur histoire. On
demandait à Jésus un signe de ce genre. Ce n’était pourtant pas de
tels signes que les Juifs avaient besoin. Des manifestations pure-
ment extérieures ne pouvaient leur être d’aucune utilité. Ce qu’il
leur fallait, ce n’était pas une illumination intellectuelle, mais une
rénovation spirituelle.
“Vous savez discerner l’aspect du ciel”, leur dit Jésus — par
l’examen du ciel ils prédisaient le temps — “et vous ne pouvez dis-