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Jésus-Christ
paraissait trop élevé, il s’en alla tout triste ; “car il avait de grands
biens”.
Il se trompait en affirmant qu’il avait observé la loi de Dieu :
les richesses étaient son idole. Or il ne pouvait observer les com-
mandements de Dieu aussi longtemps que ses premières affections
étaient pour le monde. Il aimait les dons de Dieu plus qu’il n’aimait
le Donateur. Le Christ lui avait offert sa communion. “Suis-moi”,
lui avait-il dit. Mais le Sauveur ne lui était pas aussi cher que sa
réputation parmi les hommes ou que ses richesses. Abandonner
un trésor terrestre, visible, pour obtenir un trésor céleste, invisible,
lui paraissait un trop grand risque. Il refusa donc l’offre de la vie
éternelle, et se retira ; dès lors, le monde resta toujours l’objet de son
culte.
Des milliers de personnes passent par la même épreuve, hési-
tant entre le Christ et le monde ; beaucoup choisissent le monde.
Comme le jeune chef, elles se détournent du Sauveur, se disant à
elles-mêmes : cet homme-là ne sera pas mon Maître.
La manière d’agir du Christ à l’égard de ce jeune homme doit
être pour nous une leçon. Dieu nous a donné la règle de conduite
que chacun de ses serviteurs doit suivre. Il s’agit de l’obéissance à
sa loi, non pas une obéissance purement légale, mais une obéissance
qui pénètre dans la vie et qui se manifeste dans le caractère. Dieu
a placé son propre idéal devant tous ceux qui veulent devenir des
sujets de son royaume. Ceux-là seuls seront reconnus comme fils
et filles de Dieu, qui consentiront à devenir ouvriers avec le Christ,
qui diront : Seigneur, tout ce que j’ai et tout ce que je suis est à toi.
Chacun devrait réfléchir à ce que comporte désirer le ciel et s’en
détourner néanmoins, à cause des conditions exigées. Songez à ce
que signifie un refus opposé au Christ ! Le chef dit : Non, je ne puis
tout donner. Disons-nous de même ? Le Sauveur s’offre à partager
avec nous l’œuvre que Dieu nous a assignée. Il s’offre à employer
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les moyens que Dieu nous a donnés pour faire avancer son œuvre
dans le monde. Il ne peut nous sauver d’une autre manière.
Des richesses avaient été données au chef pour lui fournir l’oc-
casion d’être un administrateur fidèle ; il devait dispenser ses biens
en faveur des nécessiteux. De même, Dieu, aujourd’hui, confie à
des hommes des ressources, des talents et des occasions, pour qu’ils
deviennent ses instruments en faveur des pauvres et de ceux qui