Page 500 - J

Basic HTML Version

496
Jésus-Christ
les morts à leurs tombeaux ? De faux bruits furent répandus, mais le
miracle ne pouvait être nié, et on ne savait comment en neutraliser les
effets. Jusque-là les sadducéens n’avaient pas secondé le projet de
mettre le Christ à mort. Cependant, après la résurrection de Lazare,
ils crurent que cette mort seule pourrait mettre fin à ses accusations
hardies.
Les pharisiens, qui croyaient à la résurrection, ne pouvaient s’em-
pêcher de voir, dans ce miracle, une preuve de la présence du Messie
au milieu d’eux. Mais ils s’étaient toujours opposés à l’œuvre du
Christ qui avait été, dès le début, l’objet de leur haine parce qu’il
avait dévoilé leurs prétentions hypocrites. Il avait déchiré le vêtement
des rites rigides sous lequel ils cachaient leur difformité morale. La
religion pure qu’il enseignait était la condamnation de leur creuse
profession de piété. Les réprimandes directes dont ils avaient été les
objets de sa part leur avaient inspiré une vraie soif de vengeance. Ils
s’étaient efforcés de lui faire dire ou faire quelque chose qui pût leur
offrir l’occasion de le condamner. Plusieurs fois ils avaient tenté de
le lapider, mais il s’était retiré sans bruit, échappant à leur vue.
Tous les miracles accomplis par Jésus en un jour de sabbat
avaient eu pour but le soulagement des affligés ; néanmoins les phari-
siens avaient cherché à le condamner comme un violateur du sabbat.
Ils avaient essayé de dresser contre lui les Hérodiens, et, en le faisant
passer pour un prétendant au trône, ils s’étaient consultés avec eux
pour le supprimer. Pour exciter les Romains contre lui, ils l’avaient
accusé de vouloir renverser leur autorité. Par tous les moyens ils
s’étaient efforcés de détruire son influence sur le peuple. Jusque-là
leurs efforts avaient été frustrés. Les foules qui assistaient à ses
œuvres de miséricorde et qui entendaient ses enseignements purs et
saints voyaient bien que ce n’étaient pas là les actes et les paroles
d’un violateur du sabbat ou d’un blasphémateur. Même les agents
envoyés par les pharisiens n’avaient pu mettre la main sur lui, telle-
[535]
ment ses paroles les avaient impressionnés. En désespoir de cause,
les Juifs avaient décrété que tout homme qui ferait profession de
croire en Jésus serait expulsé de la synagogue.
Les prêtres, les chefs et les anciens, réunis en consultation, étaient
donc bien décidés à réduire au silence celui qui étonnait tous les
hommes par des œuvres aussi merveilleuses. Pharisiens et saddu-
céens, désunis auparavant, étaient plus unis que jamais par leur