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Jésus-Christ
leurs vêtements sur la bête, et y installèrent leur Maître. Jésus ayant
toujours voyagé à pied, les disciples, en apprenant qu’il désirait cette
fois-ci se servir d’une monture, furent d’abord étonnés ; mais une es-
pérance joyeuse vint réconforter leurs cœurs : celle de le voir entrer
dans la capitale, se proclamer roi, et affirmer son pouvoir royal. Tout
en obéissant aux ordres du Maître, ils firent part aux amis de Jésus
de leurs brillantes espérances ; l’effervescence se propagea auprès et
au loin, portant à son paroxysme l’attente du peuple.
Par cette entrée royale, le Christ se conformait à une ancienne
coutume hébraïque. La monture était semblable à celle des rois
d’Israël ; c’était celle que la prophétie avait désignée comme devant
servir au Messie venant dans son royaume. Dès que Jésus se fut
assis sur l’ânon, un immense cri de triomphe déchira les airs. La
multitude l’acclamait comme Messie et comme Roi. Jésus accepta,
cette fois-ci, les hommages qu’il n’avait jamais tolérés auparavant et
les disciples en conclurent que leurs joyeuses espérances allaient se
réaliser, et qu’ils allaient le voir monter sur le trône. La foule était
convaincue que l’heure de l’émancipation nationale allait sonner.
Leur imagination voyait déjà les armées romaines chassées de Jé-
rusalem, et Israël redevenu une nation indépendante. Tous étaient
transportés de joie ; c’était à celui qui lui apporterait les hommages
les plus dignes. Il n’était pas en leur pouvoir de faire étalage de
pompe et de splendeur, mais ils lui apportaient le culte de cœurs
joyeux. Dans l’impossibilité de lui offrir des dons magnifiques, ils
étendaient comme un tapis leurs vêtements sous ses pas, et répan-
daient aussi, sur le chemin, des branches d’oliviers et des feuilles de
palmiers. Ils ne pouvaient faire flotter des étendards royaux devant
le cortège triomphal, mais ils coupaient des branches de palmiers,
emblème naturel de victoire, et les agitaient avec de puissantes ac-
clamations et des hosannas retentissants.
A mesure qu’ils avançaient, la foule augmentait : ceux qui
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avaient appris l’arrivée de Jésus se joignaient en hâte au cortège.
Des spectateurs se mêlaient constamment à la foule et demandaient :
Qui est celui-ci ? Que signifie toute cette agitation ? Ils avaient tous
entendu parler de Jésus, et s’attendaient à le voir à Jérusalem; mais
ils savaient qu’il avait toujours dissuadé ceux qui voulaient le placer
sur le trône, et ils étaient très étonnés d’apprendre que c’était lui. Ils