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Jésus-Christ
son intelligence et de toute sa force, ainsi qu’aimer son prochain
comme soi-même, c’est plus que tous les holocaustes et tous les
sacrifices.”
La sagesse de la réponse du Christ avait convaincu le scribe. Il
savait que la religion juive consistait en cérémonies extérieures plu-
tôt qu’en piété intérieure. Il était conscient de l’inutilité des simples
offrandes cérémonielles et de l’effusion du sang en vue de l’expia-
tion du péché en l’absence de la foi. Aimer Dieu et lui obéir, avoir
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pour l’homme une considération désintéressée lui paraissait valoir
plus que tous ces rites. En se montrant si disposé à reconnaître la
justesse du raisonnement du Christ, et en donnant une si prompte
réponse devant le peuple, cet homme manifestait un esprit entière-
ment différent de celui des prêtres et des chefs. Le cœur de Jésus
prit en pitié ce scribe honnête qui avait osé exprimer sa conviction
en dépit de la désapprobation des prêtres et des menaces des chefs.
“Jésus, voyant qu’il avait répondu avec intelligence, lui dit : Tu n’es
pas loin du royaume de Dieu.”
Ce scribe n’était pas loin du royaume de Dieu puisqu’il avouait
que des actes de justice étaient plus agréables à Dieu que des ho-
locaustes et des sacrifices. Il avait encore besoin de reconnaître le
caractère divin du Christ et de recevoir par la foi en lui la force
nécessaire pour accomplir des œuvres de justice. Le service rituel
n’avait de valeur que si une foi vivante le rattachait à la personne
du Christ. La loi morale elle-même manque son but si elle est com-
prise indépendamment du Sauveur. Le Christ avait montré à maintes
reprises que la loi de son Père allait plus loin que la lettre des com-
mandements. La loi recèle le même principe qui est révélé dans
l’Evangile. La loi enseigne à l’homme son devoir et lui montre ses
fautes. C’est au Christ qu’il faut regarder pour obtenir le pardon et
la force d’accomplir ce qu’elle réclame.
Les pharisiens s’étaient rapprochés de Jésus alors qu’il répondait
à la question du scribe. Il se tourna maintenant vers eux et leur
posa à son tour une question : “Que pensez-vous du Christ ? De
qui est-il fils ?” Cette question allait les obliger à exprimer leur
conviction au sujet du Messie, — le regardaient-ils comme un simple
homme ou comme le Fils de Dieu ? Ils répondirent en chœur : “De
David.” C’était en effet le titre par lequel la prophétie avait désigné
le Messie. Alors que Jésus manifestait sa divinité par de puissantes