Dans le prétoire de Pilate
677
du désir d’obtenir du Christ de la lumière ? Pilate comprit, mais un
sentiment d’orgueil s’éleva en son cœur ; il n’avoua pas la conviction
qui s’était emparée de lui. “Moi, suis-je donc Juif ? dit-il. Ta nation
et les grands-prêtres t’ont livré à moi ; qu’as-tu fait ?”
Pilate avait laissé passer une occasion unique. Néanmoins Jé-
sus ne voulut pas le laisser sans lui donner plus de lumière. Sans
répondre directement à la question de Pilate, il définit clairement
sa mission, faisant comprendre au gouverneur qu’il n’était pas à la
recherche d’un trône terrestre.
Jésus dit : “Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon
royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour
moi, afin que je ne sois pas livré aux Juifs ; mais maintenant, mon
royaume n’est pas d’ici-bas. Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus
répondit : Tu le dis : je suis roi. Voici pourquoi ... je suis venu dans
le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la
vérité écoute ma voix.”
Le Christ déclara que sa Parole est la clé du mystère pour ceux
qui sont préparés à la recevoir. Cette Parole se recommandait elle-
même, et le secret des progrès du royaume de vérité résidait dans la
puissance de cette Parole. Jésus désirait faire comprendre à Pilate
que son âme ruinée ne pouvait être restaurée qu’à une condition :
recevoir et s’approprier la vérité.
[730]
Pilate désirait connaître la vérité. Il y avait de la confusion dans
son esprit. Il écoutait attentivement les paroles du Sauveur et un vif
désir naissait en son cœur de savoir ce qu’était vraiment la vérité et
comment il pourrait l’obtenir. “Qu’est-ce que la vérité ?” demanda-
t-il. Mais il n’attendit pas la réponse. Rappelé aux préoccupations
du moment par le tumulte du dehors, car les prêtres réclamaient
une décision immédiate, il sortit au-devant des Juifs et leur dit avec
solennité : “Moi, je ne trouve aucun motif contre lui.”
De telles paroles, prononcées par un juge païen, étaient un violent
reproche à l’adresse des chefs d’Israël qui accusaient le Sauveur avec
perfidie. Quand les prêtres et les anciens eurent entendu Pilate, leur
déception et leur colère ne connurent plus de bornes. Ils s’étaient
donné tant de peine et avaient si longtemps attendu cette occasion !
En voyant que Jésus avait quelque chance d’être relâché, ils
furent prêts à le mettre en pièces. Bruyamment ils menacèrent Pilate
des censures du gouvernement romain, lui reprochant de refuser