La tentation
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signe de sa divinité. Mais quelque chose valait mieux que tous les
miracles : une ferme confiance en ce qu’a dit le Seigneur, voilà le
signe incontestable. Le tentateur ne pouvait obtenir aucun avantage
aussi longtemps que le Christ restait sur cette position.
Au moment de sa plus grande faiblesse le Christ fut assailli
par les tentations les plus terribles. Satan s’imaginait vaincre ainsi.
Cette méthode lui avait réussi auparavant. Des hommes qui avaient
combattu vaillamment et pendant longtemps pour le bien s’étaient
trouvés vaincus quand leurs forces avaient subi une défaillance,
quand leur volonté s’était affaiblie, quand leur foi avait cessé de
se reposer sur Dieu. Moïse, las de quarante années de vie errante
avec Israël, sentit sa foi chanceler. Il commit une faute au seuil de
la terre promise. Tel fut aussi le cas d’Elie. Il resta ferme devant le
roi Achab et fit face à toute la nation d’Israël conduite par les quatre
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cent cinquante prophètes de Baal. A la fin de la terrible journée
passée sur le Carmel, le peuple promit d’obéir à Dieu et les faux
prophètes furent exterminés. Ce même soir, cependant, Elie s’enfuit
devant les menaces de Jézabel, afin de mettre sa vie en sûreté ! C’est
ainsi que Satan a toujours profité des faiblesses de l’humanité. Et il
continue d’agir de la même manière. Dès qu’un homme est entouré
de nuages, plongé dans la perplexité par les circonstances, ou affligé
par la pauvreté ou le malheur, Satan est tout prêt à renouveler ses
tentations. Il cherche les points faibles de notre caractère. Il s’efforce
d’ébranler notre confiance en Dieu, qui tolère un tel état de choses.
Nous sommes tentés de perdre confiance, de mettre en doute l’amour
divin. Souvent le tentateur se présente à nous comme il se présenta
au Christ, rangeant devant nous en ordre de bataille nos faiblesses et
nos infirmités. Il espère nous décourager et nous faire lâcher prise.
Alors il est sûr de sa proie. Mais si nous voulons lui résister comme
l’a fait Jésus, nous échapperons à plus d’une défaite. Discuter avec
l’ennemi, c’est lui donner l’avantage.
En disant au tentateur : “L’homme ne vivra pas de pain seule-
ment, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu”, le Christ
répéta les paroles qu’il avait adressées à Israël plus de quatorze
siècles auparavant : “L’Eternel, ton Dieu, t’a fait marcher, pendant
ces quarante ans, dans le désert. ... Il t’a humilié ; il t’a fait souffrir
de la faim et il t’a nourri de cette manne que tu ne connaissais pas et
que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme