La repentance
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rieurs, comme peuvent le faire les hommes, il se trouvait sans péché.
Mais quand il plongea ses regards dans les profondeurs des saints
préceptes et se vit tel que Dieu le voyait, il dut baisser la tête et
confesser sa culpabilité. “Etant autrefois sans loi, dit-il, je vivais ;
mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je
mourus.”
Romains 7 :9
. Le péché lui apparut alors dans toute son
horreur, et la bonne opinion qu’il avait de lui-même disparut.
Tous les péchés ne sont pas également odieux devant le Sei-
gneur. Il y a pour lui, comme pour les hommes, différents degrés
de culpabilité. Mais quelque insignifiant que puisse paraître tel ou
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tel péché à nos propres yeux, il n’est jamais petit aux yeux de Dieu.
Le jugement de l’homme est partial, imparfait, tandis que le Sei-
gneur estime toutes choses à leur juste valeur. L’ivrogne est regardé
avec mépris ; on lui déclare que son péché l’exclura du royaume
des cieux. Mais on est souvent moins sévère envers l’orgueilleux,
l’égoïste et l’envieux. Et pourtant ce sont là des péchés particuliè-
rement odieux au Seigneur. Ils sont contraires à la bonté de son
caractère, à l’amour parfaitement désintéressé qui est l’atmosphère
dans laquelle se meuvent les mondes qui ont conservé leur intégrité.
Celui qui tombe dans quelque faute grossière peut avoir le sentiment
de son humiliation, de sa pauvreté et de son besoin d’un Sauveur.
Mais l’orgueilleux n’éprouve aucun besoin ; il ferme son cœur au
Christ et se prive des bienfaits infinis qu’il est venu apporter.
Le pauvre péager qui faisait cette prière : “O Dieu, sois apaisé
envers moi, qui suis un pécheur” (
Luc 18 :13
), se considérait comme
bien mauvais, et ceux qui le connaissaient n’avaient guère meilleure
opinion de lui. Mais il avait le sentiment de sa misère, et, sous le
poids de sa culpabilité et de son opprobre, il se présenta devant
Dieu pour implorer sa miséricorde. Son cœur était ouvert à l’action
de l’Esprit qui pouvait l’affranchir du péché. Par contre, la prière
orgueilleuse du pharisien montre que son cœur était inaccessible
à l’influence du Saint-Esprit. Vivant loin de Dieu, il n’avait pas le
sentiment de sa propre souillure, ni de la perfection de la sainteté
divine, et, ne désirant rien, il ne reçut rien.
Si vous voyez votre état de péché, n’attendez pas d’être meilleur.
Ils sont nombreux ceux qui pensent n’être pas assez bons pour
aller à Jésus. Pensez-vous devenir meilleur par vos propres efforts ?
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“Un Ethiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches ?