L’œuvre de la vie
Dieu est la source de la vie, comme il est la lumière et la joie
de l’univers. De même que les rayons de lumière émanent du soleil
et que le ruisseau jaillit de la source d’eau vive, ainsi des bienfaits
découlent de lui et se répandent sur toutes ses créatures. Et partout
où la vie de Dieu anime le cœur des hommes, elle se traduit en actes
d’amour et de bienfaisance.
Notre Sauveur trouvait sa joie à travailler au relèvement et à la
rédemption des hommes déchus. Pour atteindre ce but, faisant peu de
cas de sa vie, il a souffert la croix et méprisé l’ignominie. Les anges,
de même, s’occupent constamment du bien-être d’autrui. C’est là
leur joie. Ce que des cœurs égoïstes considèrent comme une besogne
humiliante : le relèvement des misérables, de ceux qui leur sont
inférieurs par le caractère ou par le rang, telle est l’occupation des
anges innocents. L’esprit de renoncement et d’amour qui caractérisait
Jésus-Christ remplit le ciel ; il est l’essence même de la félicité qui
y règne. C’est aussi l’esprit que posséderont tous les disciples de
Jésus, c’est là leur œuvre.
Quand l’amour du Sauveur est implanté dans un cœur, de même
qu’un parfum suave, il ne peut rester caché. Sa sainte influence
s’exerce sur tous ceux avec lesquels il entre en contact. L’Esprit
du Christ dans un cœur est comme une source jaillissante dans un
désert ; il rafraîchit tous ceux qui s’en approchent, et crée chez ceux
qui sont près de périr un désir ardent de se désaltérer à la source des
eaux vives.
L’amour pour Jésus se manifestera par le désir de travailler
comme lui au soulagement et au relèvement de l’humanité. Il nous
poussera à l’amour, à la tendresse et à la sympathie envers toutes les
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créatures de notre Père céleste.
La vie terrestre du Sauveur n’a pas été une vie d’aises et
d’égoïsme. Il a travaillé avec une persévérance et une ardeur in-
fatigables au salut de l’humanité déchue. De la crèche au Calvaire,
il a suivi le sentier du renoncement, sans chercher jamais à éviter
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