Page 295 - Le Minist

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Pas d’acception de personnes
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transgressé les règles. Dans toutes les dénominations religieuses,
dans presque toutes les églises, on aurait trouvé quelqu’un pour le
blâmer de sa miséricordieuse libéralité. On lui aurait reproché de
manger avec des publicains et des pécheurs. On l’aurait accusé de
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se conformer aux usages du monde parce qu’il avait assisté à une
noce et on l’aurait censuré sans pitié pour avoir permis à ses amis
d’organiser un souper en son honneur et celui de ses disciples.
Mais, dans ces conditions mêmes, par ses enseignements aussi
bien que par sa conduite généreuse, il faisait son chemin dans les
cœurs de ceux qu’il honorait de sa présence. Il leur permettait ainsi
de se familiariser avec lui et d’apercevoir le contraste qu’il y avait
entre sa vie et ses enseignements et ceux des pharisiens.
Ceux à qui Dieu a confié la proclamation de sa vérité doivent
posséder le même esprit généreux dont le Christ a fait preuve et
adopter les mêmes larges plans d’action. Il faut qu’ils aient un esprit
de bonté à l’égard des pauvres et qu’ils comprennent tout parti-
culièrement qu’ils sont les dispensateurs des grâces de Dieu. Ils
doivent considérer tout ce qu’ils ont, leurs biens, leur intelligence,
leurs forces spirituelles, comme ne leur appartenant pas en propre,
mais comme leur étant prêtés pour faire avancer la cause du Christ
sur la terre. Comme le Christ, qu’ils ne fuient pas la société de leurs
semblables, mais la recherchent avec l’intention de faire part aux
autres des bienfaits célestes qu’ils ont eux-mêmes reçus de Dieu.
Ne soyez pas exclusifs. Ne recherchez pas la compagnie de
quelques personnes qui vous plaisent particulièrement pour laisser
les autres prendre soin d’elles-mêmes. Si vous voyez que celui-
ci est faible et celui-là insensé, ne vous tenez pas loin d’eux pour
fréquenter seulement ceux que vous considérez comme parfaits.
Les âmes mêmes que vous méprisez ont besoin d’amour et de
sympathie. N’abandonnez pas à ses luttes une âme faible, ne la
laissez pas combattre seule les passions de son cœur, mais assistez-
la et priez pour elle. Prenez garde de ne pas être vous-mêmes tentés.
Si vous agissez ainsi, Dieu ne vous abandonnera pas non plus à votre
faiblesse. Il se peut qu’à ses yeux vos péchés soient plus graves que
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les péchés de ceux que vous condamnez. Ne vous tenez pas à l’écart
en disant : Je suis plus saint que lui.
Le Christ enveloppe les hommes de son amour. Il leur commu-
nique sa divine puissance afin que l’âme désespérée et attristée par