Page 109 - Le Minist

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Enseigner et guérir
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avoir réfléchi, peut rebuter ceux qui l’entourent au point de s’aliéner
totalement leurs cœurs.
Nos paroles destinées à détourner les hommes de leurs erreurs
doivent être empreintes de beaucoup de douceur, à la manière de
la rosée matinale qui, après une période de sécheresse, tombe sur
les plantes flétries et les ranime. Le dessein de Dieu est d’atteindre
d’abord les cœurs. Parlons de la vérité avec amour, comptant sur
Dieu qui seul peut réformer les vies. Le Saint-Esprit fera pénétrer
jusqu’au fond de l’âme les mots ainsi prononcés.
Par nature, nous sommes égocentriques et présomptueux. Mais
en nous approchant du Christ, nous participons à sa nature et nous
vivons sa vie. Son exemple admirable, la tendresse incomparable
avec laquelle il partageait les sentiments des autres, pleurant avec
ceux qui pleuraient, se réjouissant avec ceux qui étaient dans la joie,
doit avoir une profonde influence sur tous ceux qui le suivent sincè-
rement. Par des paroles et des actions aimables, ils s’efforceront, à
leur tour, d’aplanir le chemin de ceux qui sont las et découragés.
Le prophète Esaïe écrivait : “Le Seigneur, l’Eternel, m’a donné
une langue exercée, pour que je sache soutenir par la parole celui
qui est abattu.”
Ésaïe 50 :4
.
Il y a tout autour de nous des gens affligés. Cherchons à les
consoler par des paroles dites à propos. Tels des canaux, répandons
les eaux rafraîchissantes de la compassion.
N’oublions pas qu’il y a dans la vie de tout être humain des
secrets que nul n’a le droit de pénétrer. La vie des hommes contient
des pages profondément tristes, jalousement cachées aux regards
indiscrets. On y trouve les dures et longues batailles contre l’adver-
sité, les querelles de famille qui, jour après jour, minent le courage,
la confiance et la foi. Ceux pour lesquels la vie n’est qu’un pé-
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nible combat peuvent être fortifiés ou encouragés par de délicates
prévenances qui ne coûtent souvent qu’un effort affectueux ; une
poignée de main, par exemple, donnée par un ami sûr, vaut parfois
plus que l’or ou l’argent. Des paroles bienveillantes peuvent être
aussi précieuses que le sourire des anges.
Puis il y a la foule de ceux qui luttent contre la pauvreté, qui
doivent travailler beaucoup pour gagner peu, qui n’arrivent pas à faire
face aux besoins les plus élémentaires de la vie. Le dur labeur, les
privations, le désespoir appesantissent leur fardeau ; la douleur et la