Page 214 - Le Minist

Basic HTML Version

210
Le Ministère de la Guérison
La coutume veut que les plats soient servis les uns après les
autres. Ne sachant ce qui va suivre, il arrive qu’on mange à satiété
d’un aliment qui n’est peut-être pas celui qui convient le mieux,
et lorsque le dessert tentateur est apporté, on se permet souvent
de dépasser les limites. Si tous les plats étaient mis sur la table
[259]
au commencement du repas, chacun pourrait faire le choix qui lui
convient.
Le résultat de la suralimentation se fait parfois sentir immédiate-
ment. Mais dans certains cas, il y a absence de sensation douloureuse.
Toutefois, les organes digestifs sont affaiblis, et les forces physiques,
minées lentement.
Les excès alimentaires encombrent l’organisme et donnent nais-
sance à un état maladif et fébrile. Ils attirent vers l’estomac une
quantité anormale de sang, déterminant le refroidissement des ex-
trémités et le surmenage des organes digestifs. Lorsque ceux-ci ont
accompli leur tâche, il subsiste un sentiment de faiblesse et de lan-
gueur que l’on confond souvent avec la faim; mais cette sensation
est due à l’état d’épuisement des organes en question. Un autre phé-
nomène concomitant est parfois l’engourdissement du cerveau, et la
répulsion pour tout effort mental ou physique.
Ces symptômes désagréables proviennent d’une dépense consi-
dérable de forces vitales nécessitée par une digestion laborieuse.
L’estomac, fatigué à l’extrême, crie : “Donnezmoi du repos !” Mais
ses appels sont souvent mal interprétés ; on croit qu’il s’agit d’une
demande de nourriture, et au lieu de le laisser en repos, on accroît
encore sa tâche. Il en résulte que les organes digestifs sont épuisés
alors qu’ils devraient pouvoir accomplir convenablement leur tâche.
On ne devrait pas préparer pour le sabbat une plus grande quan-
tité ou une plus grande variété d’aliments que les autres jours. Au
contraire, que ceux-ci soient plus simples, et que l’on mange moins,
afin d’avoir l’esprit mieux disposé pour s’occuper de questions spi-
rituelles. Un estomac surchargé implique un cerveau engourdi. On
peut alors entendre les paroles les plus précieuses sans en profiter,
parce que l’esprit est alourdi par une digestion difficile. En mangeant
trop le sabbat, beaucoup se privent à leur insu des bienfaits qu’il
apporte.
[260]
On évitera de faire la cuisine ce jour-là, mais il ne faut pas
nécessairement manger froid. En hiver, les aliments préparés la