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Le Ministère de la Guérison
d’Egypte, à la manière dont les Egyptiens concevaient la sagesse.
Son instruction civile et militaire fut la meilleure de son temps. Aussi
se crut-il parfaitement qualifié pour délivrer de l’esclavage le peuple
d’Israël. Mais Dieu en jugea autrement. Il lui imposa quarante ans
[410]
d’exil comme berger dans le désert.
L’éducation que reçut Moïse en Egypte lui fut utile à maints
égards. Mais c’est sa carrière de berger qui le prépara le mieux à
l’œuvre qui l’attendait. Moïse était d’un caractère impétueux. A la
cour du Pharaon, brillant militaire, favori du roi, très populaire, il
avait connu la louange et les flatteries, et il espérait délivrer Israël par
ses propres forces. Mais il reçut des leçons bien différentes de la part
de Dieu. En faisant paître ses troupeaux sur les collines sauvages ou
dans les verts pâturages des vallées, il connut la foi, la douceur, la
patience, l’humilité, l’abnégation. Il apprit à soigner les faibles et les
malades, à chercher les égarés, à supporter les turbulents, à veiller
sur les agneaux, à s’occuper des blessés et des bêtes plus vieilles.
Au cours des années qu’il passa dans le désert, Moïse vécut plus
près du bon Berger. Uni intimement au Saint d’Israël, il ne projeta
plus d’accomplir une grande œuvre ; il chercha fidèlement, sous
le regard de Dieu, à s’acquitter de la tâche dont il était chargé. La
nature tout entière lui parlait de celui qui, bien qu’invisible, est un
être personnel. En méditant sur le caractère de Dieu, il avait toujours
plus le sentiment de sa présence, et c’est en lui qu’il trouva un refuge.
Cette école terminée, Dieu appela Moïse à échanger sa houlette
contre le sceptre de l’autorité, à quitter son troupeau pour conduire
le peuple d’Israël. Mais il manquait de confiance en lui, s’expri-
mant difficilement ; il était timide et écrasé par le sentiment de son
inaptitude à parler au nom du Seigneur. Cependant, il se soumit et
plaça en Dieu toute sa confiance. La grandeur de sa mission mit à
contribution les plus hautes facultés de son esprit. Son obéissance
spontanée fut récompensée : il devint éloquent, courageux, et apte à
la tâche la plus importante qui ait jamais été confiée à un homme.
[411]
Il est écrit dans la Bible à son sujet : “Il n’a plus paru en Israël de
prophète semblable à Moïse, que l’Eternel connaissait face à face.”
Deutéronome 34 :10
.
Que tous ceux qui ont l’impression que leur travail n’est pas
apprécié, et qui aspirent à une situation plus élevée, considèrent
que “ce n’est ni de l’orient, ni de l’occident, ni du désert, que vient