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La guérison de l’âme
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miséricorde divine, le pauvre homme avait connu de longues années
de misère. Quand le moment approchait où l’eau devait être agitée,
ceux qui avaient pitié de son isolement le portaient sous le portique.
Mais au moment favorable, il n’avait personne pour l’aider. Il avait
vu les rides qui se dessinaient sur l’eau, mais il n’avait jamais pu
aller plus loin que le bord de la piscine. D’autres, plus forts, plon-
geaient avant lui. Le pauvre malade abandonné ne pouvait pas lutter
avec succès contre la foule égoïste et agitée. Ses efforts persévérants
pour atteindre son seul but, et sa désillusion continuelle, détruisaient
rapidement le reste de ses forces.
Le pauvre malade gisait sur sa natte, soulevant de temps en
temps la tête pour jeter un coup d’œil vers la piscine, quand un
visage tendre et rempli de compassion se pencha sur lui en disant :
“Veux-tu être guéri ?” L’espoir envahit son cœur. Il sentit que d’une
façon ou d’une autre il allait avoir de l’aide. Mais la lueur d’espoir
s’effaça rapidement. Il se souvint combien de fois il avait essayé
d’atteindre la piscine. Il lui restait peu d’espoir de vivre jusqu’à ce
que l’eau en soit à nouveau agitée. Il se détourna tristement, disant :
“Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau
est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi.”
“Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche.”
Versets 6-8
.
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L’homme regarde à Jésus avec un nouvel espoir. L’expression de son
visage, le ton de sa voix, ne ressemblent à aucun autre. Sa présence
semble respirer l’amour et la puissance. La foi de l’infirme s’agrippe
aux paroles de Jésus. Sans discuter, il décide d’obéir, et quand il le
fait, tout son corps répond.
Chaque muscle et chaque nerf vibre d’une vie nouvelle. Ses
membres retrouvent une saine activité. Sautant sur ses pieds, il s’en
va d’une démarche libre et assurée, louant Dieu, et jouissant de
forces renouvelées.
Jésus n’avait donné aucune assurance d’aide divine au paraly-
tique. L’homme aurait pu dire : “Seigneur, si tu veux me guérir,
j’obéirai à ta parole.” Il aurait pu se mettre à douter et perdre ainsi
son unique chance de guérison. Pas du tout. Il crut à la parole du
Christ. Il crut qu’il était pleinement guéri. Immédiatement, il fit
l’effort pour agir et Dieu lui donna le pouvoir de le faire. Il voulut
marcher, et il marcha. Agissant sur l’ordre du Christ, il fut guéri.