Page 259 - Les Paraboles de J

Basic HTML Version

Les talents
255
pas prête. Comment nous justifierons-nous devant le Seigneur au
jour du jugement ?
La vie est trop solennelle pour que nous l’occupions tout entière
à des questions d’ordre matériel et terrestre, et dans un souci constant
des choses qui ne sont qu’un atome comparativement aux valeurs
éternelles. Néanmoins, Dieu nous a aussi appelés à le servir dans les
affaires temporelles. Le zèle apporté à cette tâche fait autant partie
de la vraie religion que les exercices de piété. La Bible n’approuve
jamais l’indolence — ce fléau le plus ruineux pour notre monde. Tout
homme et toute femme vraiment convertis seront des travailleurs
diligents.
C’est de l’emploi judicieux de notre temps que dépend le succès
de notre formation intellectuelle. La pauvreté, une humble origine
ou un milieu défavorable ne constituent pas un obstacle décisif à la
culture. Appliquons-nous seulement à bien utiliser tous nos instants
disponibles. Ceux que nous serions tentés de dissiper en conversa-
tions futiles ou au lit, le matin ; le temps passé dans les transports
publics, à la gare, avant de se mettre à table ou en attendant des gens
qui ne sont pas exacts aux rendez-vous, tout cela devrait être employé
à l’étude, à la lecture ou à la réflexion. Une énergique résolution,
une application soutenue, une économie stricte de tous les instants
nous permettront d’acquérir les connaissances et la discipline qui
nous qualifieront pour n’importe quel poste de confiance.
Le devoir de chaque chrétien est de contracter des habitudes
d’ordre, de perfection et de diligence. Quel que soit son ouvrage,
[299]
l’homme qui le fait négligemment est inexcusable. Si l’on est tou-
jours au travail et que ce dernier demeure sans cesse inachevé, c’est
que l’on n’y a pas mis son esprit et son cœur. Celui qui est désavan-
tagé par sa lenteur devrait aspirer à se corriger de ce défaut. Il faut
qu’il s’applique à tirer de son temps le meilleur parti possible. Avec
de l’adresse et de la méthode, certaines personnes feront en cinq
heures autant de travail que d’autres en dix. Il est des ménagères qui
sont toujours sur la brèche, non parce qu’elles ont fort à faire, mais
parce qu’elles ne savent pas organiser leur journée. Elles n’avancent
pas et se donnent beaucoup de peine pour peu de chose. Mais tous
ceux qui le désirent peuvent surmonter leur embarras et leur len-
teur habituelle. Il leur suffit de se fixer un but précis, de décider du
temps nécessaire pour une tâche donnée et de faire tous leurs efforts