Page 280 - Les Paraboles de J

Basic HTML Version

276
Les Paraboles de Jésus
Le Sauveur parlait aussi pour les pharisiens, car il ne désespérait
pas de leur faire reconnaître la force de ses paroles. Plusieurs, en
effet, avaient été profondément convaincus, si bien qu’au moment
où la vérité leur serait présentée sous l’influence du Saint-Esprit, ils
deviendraient disciples du Christ.
Les pharisiens avaient essayé de nuire au Sauveur en l’accusant
de se joindre aux publicains et aux pécheurs. Maintenant, le Maître
allait retourner l’argument contre ses détracteurs. Il leur présenta
la scène dont les publicains étaient les acteurs principaux, et leur
fit comprendre qu’elle retraçait leur comportement et qu’elle leur
indiquait la seule manière de se corriger de leurs erreurs.
Les biens du maître avaient été confiés à l’intendant infidèle
afin qu’il les emploie pour des œuvres de bienfaisance. Mais il les
avait utilisés à son profit. Ainsi en était-il du peuple d’Israël. Dieu
avait choisi les descendants d’Abraham, et de son bras puissant il les
avait délivrés de l’esclavage d’Egypte. Il en avait fait les dépositaires
des vérités les plus précieuses — les oracles sacrés — afin qu’ils
communiquent la lumière au monde et qu’ils soient pour tous une
source de bénédictions. Mais ses économes s’étaient servis de tous
[324]
ces dons pour s’enrichir et s’enorgueillir.
Vaniteux et propres justes, les pharisiens gaspillaient les biens
que Dieu leur avait accordés au lieu de les utiliser pour sa gloire.
Le serviteur infidèle n’avait pas songé à faire des réserves pour
l’avenir. Il s’était approprié les sommes qui lui avaient été confiées en
vue de secourir ses semblables. Mais il n’avait pensé qu’au présent.
Dès que son maître lui eut enlevé la gestion de ses biens, il ne
lui resta rien en propre. Cependant, l’argent de son maître était
encore entre ses mains, et il décida de s’en servir pour se mettre à
l’abri du besoin. Il conçut un nouveau plan : au lieu de tout garder
pour lui, il se mit à faire des libéralités. Les amis qu’il s’assurait
de cette manière le recevraient lorsqu’il aurait perdu son emploi.
Ainsi en était-il des pharisiens. Le Seigneur était à la veille de
leur retirer l’administration du dépôt confié, et ils étaient invités à
penser à l’avenir. Ils ne pouvaient se préparer pour l’éternité qu’en
s’intéressant au bien des autres et en dispensant généreusement les
dons de Dieu.
Quand il eut raconté la parabole, le Christ déclara : “Les enfants
de ce siècle sont plus prudents à l’égard de leurs semblables que ne