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              Patriarches et Prophètes
            
            
              l’assemblée, il en appelle solennellement à Dieu comme témoin de
            
            
              la pureté de ses motifs et de la droiture de sa conduite.
            
            
              Le lendemain, Coré à leur tête, les deux cent cinquante princes
            
            
              se présentèrent au tabernacle avec leurs encensoirs. On les fit entrer
            
            
              dans le parvis, tandis que le peuple s’attroupait à l’entour pour
            
            
              attendre le résultat de l’épreuve. Ce n’était pas Moïse, mais les
            
            
              rebelles qui, dans leur aveuglement, avaient invité la multitude à être
            
            
              témoin de la victoire de Coré, qui se croyait plus que jamais sûr de
            
            
              l’emporter sur Aaron.
            
            
              Alors la gloire de l’Éternel apparut à toute l’assemblée. Puis le
            
            
              Seigneur parla à Moïse et à Aaron. “Séparez-vous du milieu de cette
            
            
              assemblée, leur dit-il, et je les consumerai en un instant. Mais ils
            
            
              tombèrent sur leur visage, et dirent : O Dieu des esprits de toute chair,
            
            
              un seul homme a péché, et tu t’irriterais contre toute l’assemblée !”
            
            
              Coré s’était retiré de l’assemblée pour rejoindre Dathan et Abi-
            
            
              ram. Moïse, accompagné des soixante-dix anciens, alla donner un
            
            
              dernier avertissement aux hommes qui, la veille, avaient refusé de
            
            
              se rendre à son appel. Comme la multitude le suivait, il se tourna
            
            
              vers elle et lui dit : “Éloignez-vous maintenant des tentes de ces
            
            
              hommes pervers, et ne touchez à rien qui leur appartienne, de peur
            
            
              que vous ne périssiez pour tous leurs péchés.” Sous l’impression
            
            
              d’une catastrophe imminente, le peuple obéit.
            
            
              [379]
            
            
              Abandonnés de ceux qu’ils avaient trompés, les chefs de la ré-
            
            
              volte ne perdirent cependant rien de leur audace. Debout à la porte
            
            
              de leurs tentes, entourés de leurs familles, ils avaient l’air de défier
            
            
              l’avertissement divin.
            
            
              Alors, à l’ouïe de toute l’assemblée, Moïse fit entendre ce mes-
            
            
              sage de la part du Dieu d’Israël : “A ceci vous connaîtrez que l’Éter-
            
            
              nel m’a envoyé, et que je n’ai rien fait de moi-même : si ces gens-là
            
            
              meurent comme meurent tous les hommes, s’ils subissent le sort
            
            
              commun à tous les hommes, l’Éternel ne m’a point envoyé. Mais si
            
            
              l’Éternel accomplit un prodige tout nouveau, si la terre s’entrouvre
            
            
              et les engloutit avec tout ce qui leur appartient, s’ils descendent vi-
            
            
              vants dans le Séjour des morts, vous reconnaîtrez qu’ils ont méprisé
            
            
              l’Éternel.”
            
            
              En proie à une profonde émotion, tout Israël avait les yeux fixés
            
            
              sur Moïse. A peine celui-ci avait-il cessé de parler que la terre
            
            
              ferme s’ouvrait, et que les rebelles et leurs familles, avec tout ce qui