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Témoignages pour l’Eglise Vol. 1
temps les véritables richesses.” Lorsque le jeune homme riche vint à
Jésus et lui dit : “Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie
éternelle ?” (
Matthieu 19 :16
), Jésus lui laissa le choix : ou abandon-
ner ce qu’il possédait, et avoir la vie éternelle, ou le garder et perdre
cette vie éternelle. Ses richesses avaient plus de valeur pour lui que
les trésors célestes. La condition que Jésus lui posa d’abandonner
ses biens et de les donner aux pauvres afin de devenir un disciple et
d’obtenir la vie éternelle, refroidit son désir et il s’en alla tout triste.
Ceux que j’entendis réclamer à grands cris la couronne terrestre
sont ceux qui recourent à tous les moyens pour devenir riches. Ils
perdent la raison sur ce point. Toutes leurs pensées, toutes leurs
énergies sont tendues vers l’acquisition des richesses. Ils font fi des
droits d’autrui, oppriment les pauvres et frustrent les ouvriers de
leur salaire. S’ils peuvent tirer avantage de la pauvreté des autres
et de leur manque de sagacité, ils en profitent pour augmenter leurs
richesses. Ils n’hésitent pas à écraser quelqu’un et même à le réduire
à la mendicité.
Les hommes aux cheveux blanchis par l’âge et au visage ridé par
les soucis, qui saisissaient avec avidité les trésors de la couronne,
représentent ces vieillards qui, bien qu’ils aient déjà un pied dans
la tombe, n’en désirent pas moins les richesses au détriment de leur
propre famille. Ils laissent leurs proches travailler au-dessus de leurs
forces pour un maigre salaire. Ils ne se servent de leur argent ni pour
le bien d’autrui ni même pour le leur. Il leur suffit de savoir qu’ils en
possèdent. Lorsqu’on leur parle de leurs devoirs envers les pauvres
et envers la cause de Dieu, ils sont tout tristes. Ils accepteraient
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volontiers la vie éternelle, pourvu qu’elle ne leur coûte rien. Les
conditions leur paraissent trop dures. Abraham, lui, ne voulut pas
même épargner son propre fils. Pour obéir à Dieu, il aurait sacrifié ce
fils de la promesse plus facilement que bien des gens ne sacrifieraient
une part de leurs biens.
Je fus peinée de voir ceux qui, au lieu de se préparer à entrer
dans la gloire et de penser journellement à l’immortalité qui leur
est promise, se cramponnent au contraire de toutes leurs forces à
leurs biens terrestres. De telles personnes ne peuvent apprécier à
sa juste valeur le trésor du ciel. Leur attachement aux richesses
d’ici-bas se révèle dans leurs œuvres, et ils montrent ainsi qu’ils
n’estiment pas assez l’héritage céleste pour y sacrifier quoi que ce