Les souffrances du Christ
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en face d’un pareil sujet. Les scènes du Calvaire sont de nature à
susciter l’émotion la plus profonde et à provoquer l’enthousiasme.
Que le Christ, si parfait et si plein d’innocence, ait pu souffrir une
telle mort en portant le poids des péchés du monde, cela dépasse
l’imagination. La longueur, la largeur, la profondeur et la hauteur
d’un amour si merveilleux ne peuvent être mesurées. La contem-
plation de cet amour incomparable devrait remplir l’esprit, toucher
et attendrir l’âme, ennoblir et élever les sentiments, bref transfor-
mer totalement le caractère. L’apôtre dit : “Je n’ai pas eu la pensée
de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ
crucifié.”
1 Corinthiens 2 :2
. Nous aussi, nous pouvons nous écrier
en regardant au Calvaire : “Pour ce qui me concerne, loin de moi la
pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Sei-
gneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme
je le suis pour le monde !”
Galates 6 :14
.
Si nous considérons à quel prix la rédemption nous a été acquise,
que penserons-nous du sort de ceux qui négligent un si grand salut ?
Quel sera le châtiment de ceux qui se prétendent disciples du Christ,
mais qui ne se soumettent pas humblement à la volonté de leur
Rédempteur, qui n’acceptent pas de porter la croix en toute simplicité
et de suivre le Christ de la crèche au Calvaire ? Jésus a dit : “Celui
qui n’assemble pas avec moi disperse.”
Matthieu 12 :30
.
Vues limitees sur l’expiation
Certains ont des vues limitées sur l’expiation. Ils pensent que
le Christ n’a subi qu’une faible part du châtiment prévu par la loi
de Dieu. Ils supposent que tout en ressentant le courroux du Père,
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le Fils avait néanmoins dans ses cruelles souffrances la preuve que
Dieu l’aimait et acceptait son sacrifice. Ils croient que les portes
du sépulcre se présentaient à Jésus comme illuminées des rayons
de l’espérance et qu’il avait en permanence l’assurance de la gloire
qui l’attendait après la résurrection. Il y a là une grave erreur. La
souffrance la plus vive pour Jésus consistait dans le sentiment du
déplaisir de son Père. Son agonie morale, à cette pensée, était d’une
telle intensité que l’homme ne peut en avoir qu’une faible idée.
Chez beaucoup de personnes, le récit de l’abaissement, de l’hu-
miliation et du sacrifice de notre divin Sauveur n’éveille aucun