La maîtrise de soi
249
Ce n’est pas l’amour pur et saint qui pousse une femme à céder
à l’instinct bestial de son mari aux dépens de sa santé et de sa vie. Si
elle aime vraiment et avec sagesse, elle essaiera d’empêcher celui-ci
de se laisser aller à satisfaire ses convoitises et d’arrêter son esprit
sur des sujets d’ordre plus élevé. Il peut être nécessaire d’insister
humblement et affectueusement, même au risque de déplaire, afin
de ne pas avilir son corps par des excès sexuels. La femme doit,
avec tendresse, rappeler à son mari que Dieu est le premier à avoir
des droits sur notre être tout entier et qu’elle ne peut en faire fi, car
elle devra en rendre compte au jour du jugement. “Ne savez-vous
pas, dit saint Paul, que votre corps est le temple du Saint-Esprit
qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu et que vous ne vous
appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un
grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit,
qui appartiennent à Dieu... Ne devenez pas les esclaves des hommes.”
1 Corinthiens 6 :19, 20 ; 7 :23
.
Si une femme a des sentiments élevés et qu’elle préserve sa
dignité dans la sainteté et l’honnêteté, elle peut faire beaucoup en
utilisant judicieusement son influence pour sanctifier son mari et
remplir ainsi la haute mission qui lui est impartie. Elle accomplira
ainsi un double devoir, en se sauvant elle-même et en sauvant son
conjoint. Il faut agir naturellement avec beaucoup de délicatesse. La
sagesse et la patience sont nécessaires, aussi bien que le courage et
la force qu’on trouve dans la prière. Le cœur sera mû par un sincère
[307]
amour pour Dieu et pour le mari.
Si la femme décide que la prérogative du mari est d’avoir un
contrôle total sur son corps à elle, ainsi que sur son esprit qui doit
se conformer entièrement aux vues de son époux, elle perd toute
personnalité. Elle n’est plus que l’ombre de son mari, un simple
instrument soumis à sa volonté, la créature destinée à assouvir ses
désirs. Il pense pour elle, décide pour elle, agit pour elle. Par cette
passivité, elle déshonore Dieu. Son devoir est au contraire de prendre
ses responsabilités personnelles devant Dieu.
Quand une femme laisse le contrôle de son corps et de son esprit
à son mari, restant passive en tout point, faisant fi de sa conscience,
de sa dignité et même de sa personnalité, elle perd toute occasion
d’exercer cette puissante influence pour le bien qui devrait être la
sienne et grâce à laquelle elle peut amener son mari à un niveau élevé.