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Esprits mal équilibrés
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profitable d’exercer avec soin ces dernières afin que nous soyons
en possession d’un esprit équilibré, dont chaque rouage, bien réglé,
fonctionne à son tour. Nous sommes responsables devant Dieu à cet
égard. Si nous ne tendons pas à ce plein épanouissement intellec-
tuel, nous n’atteindrons jamais le but qui nous a été fixé. Or, nous
n’avons pas le droit de laisser de côté aucun des talents que Dieu
nous a impartis. Nous voyons tout autour de nous des gens atteints
de monomanie. Ils sont souvent très capables, mais sur un seul point.
Ils n’ont développé qu’un côté de leur esprit, allant ainsi jusqu’à
l’épuisement et au naufrage de la personne tout entière. Une telle
conduite n’a pas contribué à la gloire de Dieu. Si l’intelligence avait
été développée harmonieusement, elle se serait maintenue saine,
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parce qu’elle n’aurait pas fait sans cesse appel à la même faculté, au
détriment de celle-ci.
Les prédicateurs devraient être sur leurs gardes, afin de ne pas
substituer leurs plans à ceux du Seigneur. Ils courent le danger de
limiter l’œuvre de Dieu à leur propre horizon en travaillant tou-
jours dans les mêmes localités et en n’accordant pas aux différentes
branches de l’œuvre l’intérêt qu’elles méritent. Certains d’entre eux
concentrent leur esprit sur un sujet à l’exclusion de tout autre. Ils sont
les hommes d’une seule idée. Toutes leurs forces se portent sur un
seul sujet. Ils perdent de vue toute autre considération. Leur thème
favori occupe sans cesse leur pensée et revient continuellement dans
leurs conversations. Chaque fois qu’il se présente un argument à
l’appui de leur thèse, ils s’en saisissent et en parlent si longuement
qu’on se fatigue à les écouter.
On perd fréquemment son temps en explications sur des sujets
sans importance réelle et qui ne nécessitent pas de longues démons-
trations. Les réalités vitales devraient êtres mises en valeur au moyen
de tous les arguments qui peuvent souligner leur importance. La
puissance de concentration sur un seul sujet est jusqu’à un certain
point une qualité ; mais l’exercice constant de cette faculté fatigue
les organes qu’elle met en jeu jusqu’à les épuiser, de sorte qu’on
ne peut accomplir tout le bien que l’on devrait. En outre, toutes les
parties du cerveau ne sont pas soumises à un exercice indispensable
à la santé et en conséquence la vie est raccourcie.
Toutes les facultés devraient avoir leur part de travail, s’équili-
brant harmonieusement l’une l’autre. Ceux qui concentrent toute la