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Témoignages pour l’Eglise Vol. 1
égoïste s’en alla afin de ne pas être dérangé par les conseils ou les
reproches paternels.
Le fils pensait qu’il serait heureux lorsqu’il pourrait employer
son argent pour son plaisir sans que les avis de son père vinssent
contrarier ses plans. Il ne désirait pas être gêné par quelque obligation
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mutuelle. En effet, si les biens restaient en commun, son père pouvait
avoir certaines exigences comme chef de famille. Mais le fils ne se
sentait aucune obligation et nourrissait un esprit de révolte, en disant
qu’une part des biens paternels lui appartenait. Il demanda cette part
alors qu’en droit il n’avait rien à exiger et ne pouvait rien obtenir.
Après que ce jeune homme égoïste eut reçu son argent qu’il
méritait si peu, il partit pour un pays éloigné afin d’y oublier même
qu’il avait un père. Il méprisa tout conseil, bien décidé à prendre
son plaisir là où le porterait son inclination. Après avoir suivi ses
désirs coupables et dépensé tout ce que son père lui avait donné, une
grande famine survint dans le pays et il se trouva dans le besoin. Il
commença alors à regretter de s’être livré à un plaisir sans frein, car,
ayant dissipé tous ses biens, il était dans le plus profond dénuement.
Il en fut réduit à se livrer à l’humble besogne qui consiste à garder
les pourceaux.
Descendu aussi bas que possible, il se mit à penser à la bonté
et à l’amour paternels. Dépourvu de tout bien et de toute amitié, il
éprouva le besoin de revoir son père, dont l’avaient séparé sa déso-
béissance et son péché. Il pensa aux privilèges dont jouissaient les
mercenaires dans la maison paternelle, alors que lui-même mourait
de faim. Humilié par son dénuement, il prit la résolution de retourner
chez son père, en confessant son indignité. Réduit à la mendicité, il
n’avait même plus un habit décent. Il faisait peine à voir tellement
la famine l’avait éprouvé.
L’amour du pere
Lorsque le vagabond arriva à proximité de la maison, son père
l’aperçut et sa première pensée fut pour le fils rebelle qui l’avait
quitté quelques années auparavant afin de mener une vie déréglée.
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Malgré les signes d’avilissement de son fils, le père le reconnut. Ses
sentiments paternels étaient toujours très vifs. Aussi n’attendit-il pas
que le voyageur vînt jusqu’à lui, mais il se précipita à sa rencontre.